Houcine Berbou Consultant senior à LMS-ORH Il y a plusieurs métiers ou postes en progression, mais de manière très contrastée. La hausse passe de 10 à 60% selon que le profil est très demandé ou très pointu et donc rare. Postes en hausse Les postes liés aux métiers de la maintenance. Ce sont des métiers de savoir-faire avant tout. Le profil est rare, et les occasions d'embauche ne manquent pas. Résultat : on constate un surenchérissement des salaires. Le taux de croissance moyenne a été de 10 à 15 % pour les trois dernières années, voire 30% dans les cas extrêmes. Les secteurs qui sont les plus concernés par ces métiers sont le textile, l'édition, la peinture, l'industrie agroalimentaire. Les métiers de la vente et du commercial. Sont principalement concernés les technico-commerciaux qui ont une double compétence, la maîtrise des caractéristiques techniques du produit et le savoir-faire dans la vente. La rémunération est dans ces cas très volatile, et varie en fonction de la performance du commercial. La part du variable peut dépasser les 60 % du salaire, qui peut être multiplié par deux ou par trois pour les vendeurs les plus performants. Les salaires les plus élevés se trouvent dans les secteurs à forte compétition : la chimie et la parachimie, l'automobile, l'agro-industrie. Les métiers de la finance de marché. Il s'agit des spécialistes du capital-risque, des analystes financiers, des responsables gestion d'actifs … Le système d'enseignement au Maroc ne produit pas encore de profils aussi pointus et l'essentiel des recrutements concerne les lauréats des écoles étrangères. Vu le boom que connaît le métier, les entreprises sont demandeuses de ces profils et les salaires grimpent très vite. Sur trois ans, la moyenne de hausse dépasse les 20%. Les métiers du conseil. La rareté des consultants seniors fait que les salaires varient fortement en fonction de l'expérience du consultant, de son portefeuille, de sa capacité d'autonomie et de son background. Les salaires sur le marché sont très disparates. Le taux de croissance peut dépasser les 30 %. Les assistantes de direction. Une bonne assistante de direction, maîtrisant plusieurs langues et toutes les techniques administratives de classement, d'organisation et d'accueil coûte cher. Le marché est très demandeur de ces profils et les salaires ont connu un boom de +20 %. Postes à taux de croissance très faible. Ce sont les postes de back office administratif (comptable, rédacteur, caissier…). La raison en est que la demande d'emplois est supérieure à l'offre et que le savoir-faire du métier peut être acquis facilement. L'augmentation se limite au taux d'inflation. Tous secteurs confondus, elle varie de 50 000 à 80 000 DH. Pour les postes de back office commercial (télé-opérateur, administrateur des ventes, chargé de clientèle BO…), l'augmentation se limite au taux d'inflation (48 000-70 000 DH) «Nette progression pour les postes de direction» Ghizlaine Laabi Responsable des enquêtes de rémunération au cabinet Diorh «Rareté des compétences, transformation de certains métiers… la progression des salaires est perçue comme étant importante pour les postes qui ont évolué ces dernières années. Par exemple, la fonction commerciale reste toujours plébiscitée. Cette dernière a beaucoup changé en fonction des exigences des entreprises et du marché de l'emploi. De même, la rareté de certains profils adéquats contraint les entreprises à faire preuve de générosité pour attirer les meilleurs. Du coup, les salaires sont revus à la hausse. Ceci est aussi valable pour les autres fonctions dont les compétences pointues se font rares sur la place. Il est vrai par ailleurs que la progression des salaires est surtout évidente pour les postes de direction. Les entreprises se structurent de plus en plus, se mettent aux normes internationales et se donnent aussi des moyens pour recruter des profils pointus pour des postes de direction et ce dans tous les domaines : finance, marketing, ressources humaines, commercial… D'autres fonctions connaissent également un regain d'intérêt. Il s'agit principalement des achats et de la logistique. Les entreprises de la grande distribution ont été parmi les premières à saisir son importance. D'autres secteurs suivent la tendance. La fonction ressources humaines continue également de progresser avec des salaires notables. Notons toutefois que les profils de DRH manquent encore sur la place.»