Agadir a abrité mardi dans l'après-midi une conférence de haut niveau sur l'Initiative de la ceinture bleue pour la pêche et l'aquaculture. Présidée par Aziz Akhannouch, ministre de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, cette rencontre d'envergure, a réuni pas moins de 22 pays dont 17 ministres. Il s'agit de ministres de Norvège, d'Espagne, de la Fédération de Russie et de Côte d'Ivoire ainsi que des experts internationaux et des membres de la FAO. A l'issue de la conférence, la Déclaration d'Agadir sur l'Initiative de la Ceinture Bleue a été adoptée par l'ensemble des participants, réaffirmant l'engagement des parties en faveur de l'Agenda 2030, adopté par l'assemblée générale des Nations Unies en septembre 2015, et ses objectifs de Développement Durable (ODD). Dans ce contexte, le rôle stratégique de ''l'économie des océans et l'aquaculture en Afrique en termes d'alimentation, de croissance économique, d'emplois et d'innovations'' a été souligné. L'équilibre des écosystèmes côtiers et ses impacts sur la pêche et l'aquaculture a de même été mis en exergue dans ce cadre. ''Le renforcement de la résilience des écosystèmes, des ressources marines et des communautés côtières a toute sa place dans les priorités de nos pays. Les problématiques relatives à la durabilité des pêches et des océans sont communes à toutes les régions du monde. En Afrique, la situation est préoccupante en raison, notamment, du déficit en termes de recherche et de surveillance et aussi de l'absence d'une synergie des actions'', a exposé à ce sujet le ministre Aziz Akhannouch. Aussi la déclaration d'Agadir appelle à ''investir dans l'économie bleue et plus particulièrement la pêche et l'aquaculture durables, innovantes et protectrices des océans''. Il s'agit à travers cette démarche de faciliter l'innovation technologique et sociale, l'échange de bonnes pratiques et l'entrepreneuriat social. Objectif augmenter les bénéfices socioéconomiques et environnementaux, tels la création d'emplois, la formation et l'emploi des jeunes, la sécurité alimentaire, l'éradication de la pauvreté, la préservation des écosystèmes marins et l'adaptation au changement climatique, est-il indiqué. L'intérêt de cet investissement dans l'économie bleu est de taille pour tous. ''La Ceinture Bleue veut nourrir de manière effective la dynamique autour de l'économie bleue. Elle représente une contribution pertinente à l'économie de la mer qui devrait représenter, selon les estimations, plus de 3.000 milliards de dollars en 2030, voire plus'', indique Aziz Akhannouch. Concrètement, ce que propose cette initiative, c'est une plateforme collaborative qui va favoriser l'échange de savoir-faire et d'innovation à travers la mise en réseau d'entreprises, d'institutionnels et de chercheurs. Le tout permettra des investissements de nouvelle génération respectueux de l'environnement. Pour rappel, l'Initiative de la Ceinture Bleue a été lancée en 2016 par le Royaume du Maroc, en marge de la COP 22 à Marrakech. Favorisant l'émergence d'une économie halieutique sobre en carbone, à faible empreinte écologique sur les écosystèmes marins côtiers, elle concerne aussi la création de systèmes intégrés d'observation côtière. Elle vise de même le développement de la pêche et de l'aquaculture durables et des communautés côtières. Dans cette dynamique, le Maroc se positionne aujourd'hui encore, comme pays fédérateur, souligne Zakia Driouich, secrétaire-générale du département de la Pêche. Pour la réussite de la démarche, l'accompagnement des Etats, des organisations internationales et régionales de la pêche et des bailleurs de fonds est vivement attendu.