Le Maroc a organisé mardi à Agadir une conférence sur l'Initiative de la Ceinture bleue, une plate-forme pour la durabilité de la pêche et de l'aquaculture en Afrique qui rentre dans le cadre de l'agenda de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique. Des représentants de 22 pays, parmi lesquels 17 ministres, ont pris part à cette rencontre de haut niveau qui a réuni plusieurs ministres de Norvège, d'Espagne, de la Fédération de Russie et de Côte d'Ivoire ainsi que des experts internationaux et des membres de la FAO. Aziz Akhannouch, ministre de l'agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, a rappelé à cette occasion que l'Afrique, qui sera à l'origine de la moitié de la croissance démographique dans trente ans, ne contribue aujourd'hui qu'à 7% de la production mondiale de poisson et seulement 3% du commerce international des produits de la pêche. Le ministre a par ailleurs évoqué la stratégie de développement et de modernisation de la pêche maritime «Halieutis» que le Maroc mène depuis 2009 et qui consacre le principe de durabilité. Lancée en 2016 par le Royaume du Maroc, en marge de la COP22 à Marrakech, l'Initiative de la Ceinture Bleue constitue un cadre fédérateur favorable à l'émergence d'une économie halieutique sobre en carbone, à faible empreinte écologique sur les écosystèmes marins côtiers. Elle concerne aussi la création de systèmes intégrés d'observation côtière et le développement de la pêche et de l'aquaculture durables et des communautés côtières. À l'issue de la conférence, la Déclaration d'Agadir sur l'Initiative de la Ceinture bleue a été prononcée par l'ensemble des représentants. Elle a réaffirmé l'engagement des parties en faveur de l'Agenda 2030, adopté par l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2015, et ses Objectifs de développement durable (ODD), et souligné «le rôle stratégique que représentent l'économie des océans et l'aquaculture en Afrique en termes d'alimentation, de croissance économique, d'emplois et d'innovations», tout en reconnaissant «le défi posé par le changement climatique, ses menaces sur l'équilibre des écosystèmes côtiers et marins et ses impacts sur la pêche et l'aquaculture, sources d'emplois et de sécurité alimentaire de plusieurs millions de personnes en Afrique». La Déclaration d'Agadir a, en outre, appelé «à investir dans l'économie bleue, et plus particulièrement la pêche et l'aquaculture durables, innovantes et protectrices des océans», et ce en «facilitant l'innovation technologique et sociale, l'échange de bonnes pratiques et l'entrepreneuriat social, augmentant ainsi les bénéfices socio-économiques et environnementaux, tels la création d'emplois, la formation et l'emploi des jeunes, la sécurité alimentaire, l'éradication de la pauvreté, la préservation des écosystèmes marins et l'adaptation au changement climatique».