25 milliards de DH d'exportations à fin octobre 2007, soit 5 % de plus que l'année dernière Les commandes passées par de gros donneurs d'ordre comme Inditex (Zara), Induico et Mango, donnent du travail à des centaines d'entreprises n Le fast fashion est considéré comme l'avenir du textile marocain… Oubliée la crise de 2005 ! Le secteur du textile, dont les exportations ont atteint à fin octobre 25 milliards de DH, en hausse de 5% par rapport à la même période de l'année précédente, se porte bien. Selon l'Association marocaine des industries du textile et habillement (Amith), les exportations de 2007 pourraient atteindre le niveau record enregistré au cours de l'année dernière qui a été, déjà , une année exceptionnelle. Cette prévision est corroborée par l'état d'esprit des entreprises qui se disent satisfaites. Selon le représentant d'un donneur d'ordre étranger, il est même «impossible de placer aujourd'hui une commande même petite». Et de poursuivre : «Cela prouve que le Maroc constitue un marché important et surtout incontournable pour les donneurs d'ordre étrangers, particulièrement européens». Une déclaration qui confirme, comme le précise Mohamed Tazi, DG de l'Amith, «le retour des clients européens qui se sont détournés, ces deux dernières années, du Maroc. Plusieurs donneurs d'ordre et centrales d'achat, notamment Carrefour, Induico ou encore Auchan, sont revenus pour toutes les commandes de réassort. Ils ont compris que le Maroc est incontournable, même s'ils ont réalisé de bonnes affaires en Chine». Et la tendance enregistrée aujourd'hui par la fabrication court terme atteste de l'intérêt des donneurs d'ordre européens pour le pays. En 1997, la production court terme représentait 80% des exportations de textile. Cette part est tombée à 33% en 2003, avant de revenir à 80% en 2007. Une grande partie des commandes provient du groupe Inditex (propriétaire de la marque Zara et Massimo Dutti). Mango ou le groupe Induico ont également passé d'importantes commandes auprès des entreprises marocaines. Le marché français, dont une grande partie des centrales de distribution est revenue au Maroc, a également bien repris. Le volume et la valeur des commandes ne sont cependant pas divulgués, mais les industriels soulignent qu'ils ont «une visibilité jusqu'à fin janvier». Que se passera-t-il après, sachant que les quotas sur les exportations chinoises vers l'Europe seront supprimés à partir du 1er janvier ? Cette échéance ne semble pas inquiéter outre mesure les industriels du textile. Car, aujourd'hui, il est clair, disent-ils, au regard du niveau des commandes, que «les donneurs d'ordre ont conscience que le Maroc, et le bassin méditerranéen de façon globale, est incontournable pour le réassort. Et même sans les quotas, ils continueront à venir travailler avec nous». Dans le même ordre d'idées, le DG de l'Amith indique que «tous [leurs] clients ont compris que la bataille ne porte plus sur les prix ou sur la fabrication des produits de mass market, mais davantage sur la proximité des fournisseurs». Ce qui constitue, de l'avis d'un industriel français implanté à Casablanca, une opportunité pour le Maroc qui devient une véritable plateforme pour les industriels étrangers. Ce qui justifie certainement le choix fait par le groupe américain Diesel et l'italien Max Mara d'y implanter des plateformes de fabrication, comme l'avait fait Decathlon. Ces deux projets verront le jour courant 2008. Les industriels ne s'inquiètent donc pas pour l'après 2008. Même plus, les entreprises marocaines sont intéressées par un rapprochement, pourquoi pas ?, avec des entreprises chinoises. Maroc Sourcing devait justement être l'occasion d'une première prise de contact avec des fournisseurs d'intrants chinois (fils, accessoires et tissus). Mais le rendez-vous a été manqué, une vingtaine d'entreprises chinoises n'ayant pas pu faire le déplacement à Casablanca faute de visas (voir La Vie éco du 30 novembre). Le marché américain est en baisse de 24% En tout cas, les Marocains ne perdent pas espoir car la Chine offre, dit-on à l'Amith, de grandes opportunités de sourcing. Et l'achat des matières premières chinoises permettra, malgré la contrainte d'origine, au produit «made in Morocco» d'être plus compétitif car même si la franchise de 13% n'est pas appliquée, à l'instar des intrants provenant de Turquie par exemple, elle est compensée par le prix bon marché. Bref, le secteur affiche une bonne santé. Seule ombre au tableau, les exportations sur le marché américain sont en baisse de 24%. Deux raisons à cela selon l'Amith : la baisse du cours du dollar et «le phénomène Inditex» qui donne du travail à toutes les entreprises textiles qui, de ce fait, ne peuvent s'engager ailleurs… En principe, cette situation ne doit pas être une source d'inquiétude sachant que, si le billet vert se redresse et que les volumes ne se déprécient pas, la valeur des exportations s'améliorera