Suite à la limitation des importations chinoises en Europe, les donneurs d'ordre sont revenus en masse L'année se terminera sur une baisse des exportations de 5 à 6 % par rapport à 2004. Les commandes affluent chez les entreprises de textile. Cette embellie constatée durant ces deux derniers mois est essentiellement due au retour des donneurs d'ordre qui avaient arbitré en faveur des pays asiatiques, particulièrement la Chine. En effet, depuis la mise en place en juin dernier des mesures de sauvegarde limitant les importations chinoises, les donneurs d'ordre ont changé de stratégie. Aujourd'hui, le Maroc, à l'instar des autres pays méditerranéens, devraient en tirer profit sachant que 50 % de la consommation habillement en Europe est constituée de circuit court (réassort). Un créneau bouché pour les Asiatiques pour des raisons logistiques et de durée du «working process». La livraison d'une commande en provenance d'Asie nécessite 5 à 6 mois contre 3 à 4 semaines à partir du Maroc. La confection et la maille ont davantage souffert Au-delà de ce boom des commandes, les derniers chiffres de l'Amith (Association marocaine des industries textile et de l'habillement) laissent apparaître, à fin octobre, une baisse globale de 9 % des exportations de textile. La confection a enregistré un recul de 8 % et la maille de 14 % par rapport à la même période de l'année dernière. Pour Mohamed Tazi, directeur de l'association, le secteur revient de loin, si l'on compare ces baisses à l'évolution enregistrée début 2005. «Aujourd'hui, on rattrape quelque peu le retard au niveau des volumes et on prévoit de terminer l'année sur une baisse globale variant entre 5% et 6 %», explique-t-il. Toutes les filières n'ont pas connu la même évolution. «Les filières jean, lingerie féminine et linge de maison se sont bien comportées. Le jean en particulier s'en est bien tiré car c'est une filière qui a anticipé les exigences du marché en devenant co-traitante. Elle est aujourd'hui la principale force du Maroc», souligne M. Tazi. En dépit de la baisse prévue pour 2005, les industriels demeurent confiants pour 2006. A l'origine de cet optimisme, deux facteurs : le Plan Emergence signé en octobre avec le gouvernement et l'accord de libre-échange Maroc- Turquie qui permettra aux entreprises de réaliser un gain de compétitivité de 20 à 25 %, les intrants importés de ce pays devant être exonérés de droits de douane