Les filières confection et bonneterie progressent respectivement de 5,5 et 7,2 %. L'Espagne devient le second marché d'exportation en lieu et place du marché anglais. Le secteur textile se remet doucement de la crise qu'il a vécue en 1999-2000. Les dernières statistiques communiquées par l'Association marocaine des industries textile et de l'habillement révèlent qu'entre janvier et avril de cette année, les exportations ont enregistré une amélioration sensible par rapport à la même période de l'année dernière. La confection et la bonneterie, principaux exportateurs sur les marchés étrangers, ont, durant les quatre premiers mois de l'année, augmenté leurs ventes respectivement de 5,5 % et 7,2 % par rapport à janvier-avril 2003. Les exportations de confection ont atteint 6,7 milliards de DH pour un volume de 26 000 tonnes contre 25 900 tonnes réalisées l'an dernier. La bonneterie a, quant à elle, vu ses ventes à l'étranger passer de 15 300 à 16 800 tonnes pour un montant de 3,6 milliards de DH. «La tendance est positive pour les exportations et le secteur est en train de reprendre des couleurs après le malaise connu au cours de ces dernières années», commente un exportateur. Cependant, sans vouloir faire la fine bouche, l'Amith souligne que «la tendance est certes positive mais il y a un risque de dégradation au cours des mois de mai-juin car c'est une période d'intersaison au cours de laquelle les distributeurs procèdent au déstockage des articles et aux commandes de réassort. Cette année, tout ce circuit a connu des perturbations car les pluies ont duré un peu plus tard que d'habitude, or, non seulement il n'y a pas eu de commandes de réassort, mais, en plus, la commande de nouvelles collections a tardé». Les mois de mai et juin pourraient être, de ce fait, difficiles pour les entreprises. Mais ce creux ne compromettra pas l'année, selon la corporation des textiliens, car, «globalement, il y aura une amélioration variant entre 5 et 6 %». La compétitivité prix est de moins en moins déterminante L'analyse des statistiques de l'Amith laisse apparaître quelques changements au niveau des marchés clients du Maroc. L'Espagne, pays vers lequel les exportations marocaines ont progressé de 21 %, est passée au second rang, prenant ainsi la place de la Grande-Bretagne, dont la demande a reculé de 12%. Cette baisse est due, selon l'Amith, à la conjugaison de deux facteurs : l'atonie de ce marché et la vive concurrence des pays asiatiques. En définitive, ces deux pays représentent respectivement 23 % et 18 % des exportations. La France, quant à elle, demeure en tête de liste, absorbant 39 % des exportations marocaines de textile. Commentant cette évolution des exportations, les industriels sont certes optimistes, mais ils reconnaissent que «l'année 2005 sera difficile et les entreprises seront obligées de faire de gros efforts pour préserver leurs parts de marché». Pourquoi de telles appréhensions ? Dans la profession, l'évolution positive des exportations ne fait pas oublier que le Maroc doit jouer d'autres cartes que celle de la compétitivité par le prix pour faire face à la concurrence. «C'est la réactivité, la créativité, les services et la co-traitance qui pourront nous tirer d'affaire». Plusieurs entreprises, selon l'Amith, ont déjà franchi le pas en faisant les investissements nécessaires, en restructurant leurs unités de production et en améliorant leur productivité De bons résultats pour le secteur mais les professionnels savent que 2005 sera difficile et que seuls la réactivité, la créativité, les services et la co-traitance permettront aux exportateurs marocains de sauver leur part de marché.