Le luxe de base et le luxe de pointe se portent toujours bien. Le marché évolue toujours positivement mais à un rythme moins soutenu. Le SUV prémium croît deux fois et demi plus vite que le segment luxe en général. Les voitures de luxe continuent de se vendre bien. Selon les estimations des concessionnaires, les ventes sur le segment premium (à la fois d'entrée de marché, moyen et de pointe) sont en hausse depuis le début de l'année. A fin août, plusieurs opérateurs sondés rapportent une évolution de l'activité gloable d'environ 7 à 9%. D'autres font état de hausses plus ou moins importantes étant donné que chacun a son propre périmètre des voitures concernées et sa propre définition de ce que l'on entend par luxe. Quoiqu'il en soit, à comparer à l'évolution à deux chiffres des premiers mois de l'année, la croissane semble décélérer et le segment, en très bonne forme, reposer la tête sur les épaules. A fin juillet, on en était à plus de 20% de hausse si l'on scrute les indicateurs d'activité des principaux opérateurs. Selon les chiffres détaillés de l'Association des importateurs de véhicules au Maroc (Aivam) arrêtés a fin août, Mercedes a vu ses ventes augmenter de 8,8%, à 1 836 unités. Audi a écoulé 1 376 voitures, en hausse de 12%. BMW n'a pas pu vendre plus que ce qu'elle a fait à fin août 2016 (environ 1 800 unités). A l'opposé, les deux cartes de Smeia trinquent. Land Rover a vu ses ventes décrocher de 34,4%, passant de 1 294 à 850 unités. Jaguar n'est pas mieux lotie : ses volumes ont fondu de 32% à 201 unités contre 297 un an auparavant. Dans le luxe de pointe, Porsche a enregistré des volumes en hausse de 7% (Maserati, Farrari et Bentley ne communiquent pas encore leurs réalisations a l'Aivam). L'effet Salon est visible Dans le secteur, l'on explique que les commandes sont là avec le même dynamisme des premiers mois de l'année. «La décélération visible sur les chiffres de quelques concessionnaires traduit surtout une correction des volumes étant donné les ventes exceptionnelles enregistrées lors du salon et comptabilisées entre juin et août (selon la date de livraison effective du véhicule au client). Cette analyse ne fait pas l'unanimité dans le secteur. D'autres concessionnaires apportent d'autres éléments de lecture à la tendance actuelle du marché. Pour eux, le segment des voitures de luxe est traversé par trois tendances qui caractérisent chacune les sous-segments entrée du marché, luxe moyen et luxe de pointe. Le premier étant celui qui porte la hausse du marché grâce aux commandes d'une clientèle surtout intéressée par l'univers de la marque achetée. Cette clientèle n'est pas très exigeante sur le degré de sophistication et de la dotation en équipement des véhicules, étant limitée par des considérations de budget. Dans le luxe moyen, qui serait le plus touché par la morosité, les ventes semblent pâtir de l'effet de la taxe de luxe (10 et 20% sur des prix allant de 600 000 à moins de 1 MDH). Enfin, le luxe de pointe dont la demande est portée par des passionnés peu sensibles à la taxe reste en bonne posture. «Etant assujetti à 20% de droits, ce sous-segment continue d'enregistrer de la demande étant donné que sa clientèle est portée sur d'autres considérations que le budget», explique un directeur développement chez un concessionnaire de luxe. Cette analyse est corroborée par les chiffres par opérateur : les acteurs du luxe moyen (type Land Rover) enregistrent une baisse notable de leurs volumes. Le reste se porte plutôt bien. Cela dit, force est de constater que les modèles SUV ont toujours la cote auprès des clients du premium. Ce segment cartonne sur les trois dernières années. A en croire les estimations des professionnels, les SUV se vendent deux fois et demi plus que le reste des voitures de luxe et leur croissance surperforme le marché au fil des mois : plus de 15% à fin août !