BMW qui reprend le leadership à Mercedes, Audi qui remonte sur le podium, Land Rover qui perd du terrain ou encore une taxe de luxe qui n'a finalement pénalisé que Porsche... tels sont les principaux faits marquants sur un marché premium en croissance soutenue au terme de l'année fraîchement écoulée. Qui aurait cru que l'instauration d'une taxe sur les véhicules de luxe n'aurait finalement pas d'impact négatif sur leurs ventes au Maroc ? C'est pourtant le principal trait dominant qui ressort à la lecture des chiffres relatifs aux ventes de voitures premium. Un marché qui, contre toute attente, a clôturé l'année avec une croissance annuelle à deux chiffres. En effet et à comparer avec les 7.557 voitures neuves vendues en 2013 par l'ensemble des marques battant pavillon haut de gamme, les 9.252 véhicules nouvellement immatriculés l'an dernier représentent une hausse chiffrée à près de 22,5% ! Principale explication à ce contrepied, somme toute très positif : les importateurs premium ont tout fait pour contourner, subtilement et dans la légalité, la taxe de luxe, mais uniquement pour les véhicules concernés par la première tranche (400.000DH, hors taxes). Entre baisse des marges, importantes remises et repositionnement des gammes, l'offre s'est curieusement adaptée à la demande, dans un segment premium qui reste lui aussi un «marché de prix». Ce qui est sûr, c'est que les représentants des labels de luxe jubilent tous ou presque. Smeia et BMW, leaders du luxe au Maroc À commencer par le groupe Smeia qui, outre le fait d'avoir rallier Jaguar à son portefeuille de marques, domine le marché du luxe avec sa marque principale, BMW. Celle-ci réalise des résultats record au Maroc, avec pour la première fois le cap des 2.000 ventes dépassées. En effet, ce sont pratiquement 2.200 voitures neuves badgées d'une hélice qui ont été vendues l'an dernier, enregistrant une hausse de plus de 57% par rapport à 2013. Dans la ventilation par modèles, le X1 arrive en tête avec plus de 400 ventes, suivi par la Série 3 (386), la Série 5 (367) et la Série 1 (315). Des performances commerciales exceptionnelles, surtout lorsqu'on se souvient que les ventes de la marque bavaroise n'atteignaient guère les 500 unités, en 2004. En fait, le groupe Smeia s'est totalement ancré à l'automobile de luxe, en étant aussi l'importateur exclusif du groupe Jaguar Land Rover (JLR). Certes, la marque Land Rover, bien qu'en hausse en 2014, a été reléguée à la quatrième place au classement, tandis que le passage de la «carte» Jaguar lui a valu une baisse de régime (-40%)... mais il n'en demeure pas moins qu'avec l'ensemble de ses marques (BMW-Mini et JLR), l'empire des Lamrani frôle les 4.000 voitures de luxe vendues en 2014, soit plus de 43% du marché premium ! Mercedes et Audi progressent Occupant la deuxième place au classement premium, l'importateur de Mercedes a également signé une performance historique, proche des 2.000 voitures vendues. Outre une Classe C en tête de ses ventes (579 unités) et une Classe A qui a frôlé les 500 nouvelles immatriculations, ses best-sellers s'appellent CLA (233 unités), Classe E (263) ou encore Classe B (176). Fermant le podium du luxe, l'importateur d'Audi peut se targuer d'être repassé devant Land Rover, grâce notamment à sa gamme de véhicules tout-terrain (Q3, Q5 et Q7) dont les ventes cumulées en 2014 ont franchi la barre symbolique des 500 exemplaires. Autre modèle à succès, la berline A4 a totalisé plus de 358 ventes l'an dernier et ceci bien qu'elle soit arrivée en fin de cycle de vie. Alfa résiste, Volvo évolue un peu Sur l'ensemble des performances commerciales réalisées par les labels premium importés, la meilleure croissance est revenue à Jeep qui a bondi de 264% en 2014 après avoir vendu près de 500 véhicules, dont plus de la moitié (338 unités précisément) portant le nom de Grand Cherokee. La marque devrait poursuivre sa croissance cette année avec le lancement du petit SUV Renegade, attendu durant le premier trimestre 2014.Les cinquième et septième places de ce classement sont respectivement occupées par Volvo et Alfa Romeo qui ont vendu 610 et 326 véhicules neufs l'an dernier. Si la marque italienne affiche une évolution annuelle négative de ses ventes (-17,5%), son bilan reste prodigieux lorsqu'on sait que sa gamme ne compte que deux modèles, en l'occurrence une vieillissante Giulietta et une MiTo à trois portes. À l'inverse, l'importateur de Volvo, réalise une croissance à deux chiffres, fort d'une gamme nettement plus diversifiée et comptant de surcroît un SUV restylé (le XC60), ainsi qu'une compacte (V40) qui a connu un joli succès partout dans le monde. Mini et Porsche trébuchent Dans la suite du classement, Mini gravite toujours autour d'une centaine de voitures vendues en 2014, dont plus de la moitié portent le nom de Countryman, véhicule opérant dans le segment très prisé des SUV.Alors que ses ventes avaient frôlé les 200 unités en 2013, le centre Porsche Maroc a durement été impacté par la taxe de luxe, au point d'écouler tout juste 80 voitures. Toutefois, ce volume reste supérieur à celui réalisé par des labels comme DS (78 unités) ou Lancia (74). La griffe de luxe de Citroën a surtout livré des DS5 (44 exemplaires), tandis que 50 nouvelles Ypsilon ont été immatriculées sur le marché. Enfin, les prestigieux labels que sont Ferrari et Maserati ne comptabilisent pas encore leurs ventes auprès de l'Aivam. Cela ne nous empêche pas d'avancer que la marque au trident a réalisé son objectif frôlant les 80 ventes, tandis que le représentant du cheval cabré aurait livré près d'une dizaine d'unités l'an dernier. Qui a dit que les Marocains étaient pauvres ? l