A la mi-février, le cumul pluviométrique dépassait largement celui de la moyenne des 30 dernières années à la même date. L'état des cultures est jugé très bon dans les différentes régions de production. Les précipitations, principal facteur limitant à toute production pluviale (en bour), sont abondantes cette campagne et assez bien réparties aussi bien dans le temps que dans les différentes régions de production. Ainsi, le ministère de l'agriculture a annoncé que toutes les régions étaient excédentaires par rapport à une année normale et que le cumul pluviométrique national moyen, 258 mm à la mi-février, dépassait largement celui de la moyenne des 30 dernières années à la même date. En conséquence, l'état des cultures est très bon en général et la suite de la campagne est prometteuse si les conditions se poursuivent sur le même trend (rythme). Kawla Hdidi, responsable de vulgarisation et encadrement des agriculteurs auprès du groupe «Zine Céréales» et ayant une bonne connaissance des différentes cultures à l'échelle nationale, confirme avoir constaté de visu le très bon état des cultures céréalières dans les différentes régions du pays (Saïss, Gharb, Chaouia, etc.). Selon Wadiî Krafess, producteur de Had Kourt (Gharb), qui souligne que l'excédent de pluie n'a pas posé de problèmes aux cultures, le stade actuel dominant dans la région est le gonflement avec quelques plants épars en début d'épiaison chez les plus précoces. Il signale aussi que la situation à Sidi Kacem et Fès est satisfaisante, même si le démarrage au Saïss a pris un peu de retard. Satisfaction aussi dans la région de la Chaouia où, selon Abdelilah El Amile, agriculteur dans la zone d'Ouled Ziane, la situation des céréales d'automne est très bonne. Yasssine Kamali, docteur vétérinaire et agriculteur dans la région de Kelaat Sraghna, abonde dans le même sens. Il relève que l'état des cultures est bien meilleur que les années passées. Les travaux d'hiver-printemps avancent à grands pas Par contre, plus au Sud et dans la région du Haouz, les précipitations étaient plus limitées et la situation des cultures est moins bonne. Comme à l'accoutumée il faut s'attendre, dans le meilleur des cas, à une faible production en grain, mais plus de paille et fourrage qui est le but recherché puisqu'il s'agit de zones à vocation essentiellement d'élevage et de parcours. Sur le plan sanitaire, la situation est globalement bonne malgré quelques attaques habituelles d'helminthosporiose (maladie due à un champignon) sur orge et de chenille processionnaire dans quelques régions. Concernant le déroulement de la campagne, le ministère a indiqué que les céréales d'automne couvrent une superficie de 5,11 millions d'ha. A ce sujet, M. Krafess constate qu'il y a une baisse minime en superficie dans la région du Gharb (5% environ), et ce, sur quelques parcelles qui n'ont pas été semées à temps et réservées aux légumineuses de printemps. Au contraire, dans la Chaouia, les superficies emblavées ont largement dépassé l'occupation habituelle du terrain, puisque les agriculteurs, suite à une campagne 2015-16 catastrophique, considèrent que leurs champs qui n'ont rien produit, sont équivalents à une jachère travaillée et ayant bénéficié d'engrais de fond. A propos du déroulement des travaux dans le Gharb, le désherbage est terminé depuis longtemps et les engrais de couverture ont été très utilisés. Certains agriculteurs ayant même procédé à 2-3 apports en plus des engrais apportés en fond en raison de l'abondance des pluies. Il faut rappeler que les engrais azotés sont facilement lessivables par l'eau et qu'il est nécessaire de compenser ces pertes. Dans la région, 95% des producteurs avaient déjà procédé, au 10 février, au premier traitement fongicide préventif contre les rouilles, la septoriose et la fusariose. D'autres traitements sont en cours ou à venir incessamment. D'ailleurs, on signale dans presque toutes les régions que cette année a enregistré une utilisation massive des facteurs de production (semences sélectionnées, engrais...) et des ventes records de pesticides ont été enregistrées. Dans la Chaouia aussi, l'opération de désherbage s'est bien déroulée et à temps ; pour les engrais de couverture, une forte demande d'ammonitrate (33% d'azote) a été enregistrée suite aux fortes précipitations et aux faibles apports en engrais de fond (manque de moyen, parcelles ressemées, etc.). Le stade dominant actuellement est la formation de l'épi et les traitements fongicides avancent à grand pas, sachant que la plupart des agriculteurs, contrairement au Gharb, optent pour le programme à un seul traitement. Quant aux superficies emblavées, elles sont largement supérieures à ce qui se pratique d'habitude dans les régions indiquées, indique M Jamali.