La «crise» gouvernementale s'installe dans la durée, alors que des personnalités de premier plan et des membres du Secrétariat Général du PJD, parti du chef du gouvernement, affirment ne pas avoir de visibilité sur les consultations menées entre Abdelilah Benkirane et le leader du RNI, Salaheddine Mezouar. Le secrétaire général adjoint du PJD, Suleiman Elamrani, a déclaré à Lakome qu'il ne dispose pas d'informations au sujet des consultations menées actuellement entre son parti et le RNI pour reconstituer une coalition gouvernementale. Abdallah Bouanou, président du groupe PJD à la chambre des représentants, a lui aussi déclaré à Lakome qu'il ne disposait pas de données sur ces consultations, tout en affirmant qu'elle devaient en principe aller dans le bon sens. Même son de cloche du coté d'Abdelali Hamieddine, membre du secrétariat général du PJD, qui précise que le SG du parti a donné pleine délégation à Abdelilah Benkirane pour mener ces consultations avec le RNI. Abdelali Hamieddine considère toutefois que le retard pris «n'est pas normal». Par ailleurs, les groupes parlementaires au sein de la majorité gouvernementale ont commencé à mettre la pression sur Abdelilah Benkirane, afin d'accélérer ces négociations avec le RNI ou bien constater l'échec et choisir d'autres options permises par la Constitution. Cette pression aurait pour but d'éviter une crise qui ne manquerait pas d'éclater si l'élaboration du projet de loi de finances 2014 prenait trop de retard. La semaine dernière, lors du neuvième forum national de la jeunesse de son parti, Abdelilah Benkirane a déclaré être prêt à toutes les options pour former un nouveau gouvernement, y compris des élections anticipées.