La marche du 20 février a réussi là où le PAM a échoué : des dissensions au sein du PJD. Habib Choubani, Mustapha Ramid et Abdelali Hamieddine, tous trois membres du secrétariat général du PJD ont présenté leurs démissions. Principalement en cause la position hostile de Abdelilah Benkirane vis-à-vis de la marche du 20 février. « Ma démission n'est que la conséquence de la déclaration unilatérale du SG du PJD à propos de cette marche», déclare au Soir échos Hamieddine. Benkirane a en effet annoncé que son parti ne prend pas part à cette initiative «sans aucune consultation préalable» des structures de la Lampe. L'universitaire ajoute également que le communiqué du secrétariat général détaillant l'opération du vote manque de «précision». Notre interlocuteur évite de parler de démissions collectives, soulignant que «chacun trois démissionnaires à ses propres raisons». En revanche, il confie que leur timing est parfaitement lié à la marche du 20 février. «Le tremblement qui secoue le monde arabe a visiblement atteint le PJD», assure-t-il. Philosophe, notre interlocuteur admet qu'«après plus de 15 ans de vie partisane, il est normale que surgissent des phases de tensions de ce genre». Sur le même ton, il rejette que ces démissions soient suivies par d'autres initiatives de même nature. Le cumul «Indéniablement, ces démissions résultent d'un cumul de divergences, de frustrations et de problèmes constatées depuis l'élection de Benkirane au poste de secrétaire général de cette formation», commente le politologue Mohamed Darif. «Bien avant ces initiatives, il y a lieu de citer les départs de plusieurs cadres du parti. La manière avec laquelle Benkirane a géré les communales du 12 juin 2009 notamment dans les fameuses Tazkiates ont été également pointées du doigt par des PJDistes», explique-t-il. «Le non-dit des actes de Ramid, Choubani et Hamieddine est que les démissionnaires contestent que Benkirane dépasse ses pouvoirs au point de se considérer comme le seul représentant du parti, alors que le PJD a des structures habilitées à prendre des décisions comme la participation ou non à la marche du 20 février», estime le politologue.