Pour le Parti populaire espagnol (PP) la grâce accordée par le Maroc au pédophile Galvan est une "erreur" que le gouvernement refuse de clarifier. Llamazares avertit le ministre des Affaires étrangères que Galvan peut "se retrouver dans la rue", sans que le gouvernement ne donne d'explication. Le Parti populaire a souligné mardi que l'administration marocaine était responsable de l'"erreur" qui a permis de libérer le pédophile Daniel Galvan. Le parti a également invité le ministre des Affaires étrangères et de la coopération, José Manuel García-Margallo, et le procureur général Alberto Ruiz-Gallardón, à venir présenter leur explications devant le Parlement sur ce cas d'espèce qualifié par l'opposition de "scandaleux" et "de faute grave". Le député populaire Agustin Conde, a expliqué les raisons pour lesquelles le groupe majoritaire de la Chambre s'oppose aux requêtes du PSOE et de la gauche plurielle, demandant le report jusqu'à la prochaine session ordinaire pour fournir des explications. Le député a par ailleurs affirmé que les quelques informations fournies à ce sujet sont "plus qu'insuffisantes". Dans le même ordre, le président de la Commission de la défense a rappelé que les autorités espagnoles ont présenté deux listes au Maroc. Une première liste sollicitant la grâce, et une seconde pour demander le transfèrement d'un nombre déterminé de détenus. Le nom de Daniel Galvan figurait dans la seconde liste. Le responsable a en outre affirmé que ces transfèrements devaient être conformes au "respect strict de la législation en vigueur". Puis, il a rappelé que les autorités marocaines ont "fusionné les deux listes" en accordant la grâce à tous les détenus. Une «erreur» qui, une fois détectée, a conduit le Roi du Maroc Mohammed VI, à annuler la grâce, présenter des excuses aux familles des victimes et à révoquer le responsable de l'administration pénitentiaire. Le PP refuse les accusations de connivence dans le cas Daniel Conde a souligné que les autorités espagnoles ont "vire réagi " lorsque le gouvernement marocain a signalé l'"erreur", en laissant entendre que l'Exécutif espagnol ne pourrait pas être en "connivence" sur un sujet aussi sensible que le DanielGate. Les porte-parole du groupe socialiste, Elena Valenciano, et de la gauche plurielle, Gaspar Llamazares, ont dénoncé l'attitude du gouvernement espagnol et lui reprochent de ne pas avoir donné d'explication sur sa part de responsabilité dans cette affaire. Pour les deux politiques, le gouvernement s'est "uniquement contenté de blâmer" le Maroc sans mesurer "l'ampleur" et la sensibilité du scandale. Tous deux ont également demandé des éclaircissements concernant les "contradictions" dans la position du gouvernement espagnol qui, dans un premier temps a nié l'implication de l'exécutif dans l'ajout du nom de Galvan dans les liste des bénéficiaires de la grâce et des transfèrements, pour ensuite se dédire en affirmant l'existence de deux listes dont l'une contenait le nom du pédophile. Par conséquent, les deux députés ont décidé de demander des éclaircissements quant à la partie qui a proposé le nom de Galvan. Un détenu qui, selon Llamazares, ne "répond à aucune des conditions" exigées par le ministère de la Justice pour les transfèrements. Le porte-parole de la Gauche plurielle a également reproché à Garcia-Margallo son manque de "décence" pour son silence dans cette affaire alors que dans le même temps, il se précipite à convoquer une audience spéciale pour discuter de Gibraltar, une question qui agite «les sentiments patriotiques ». Ainsi, Llamazares a attiré l'attention du ministre sur le fait que Galvan pourrait "se retrouver libre" sans que le gouvernement ne puisse fournir d'explication. PSOE: les détenus le plus dangereux graciés? Valenciano a également déploré ces " explications nulles" et signalé des "défaillances évidentes" dans cette affaire. Plus précisément, il a demandé au gouvernement d'expliquer pour quelles raisons il a omis d'aviser "immédiatement" les autorités marocaines quand il a su que tous les détenus des deux listes avaient été graciés et parmi eux de "dangereux criminels". Par ailleurs, le député socialiste a signaler que l'Espagne devrait "présenter des excuses" à la société marocaine pour cette "erreur" survenue bien après la visite du roi Juan Carlos au royaume alaouite, un moment "important" pour la diplomatie espagnole. Traduit par Rida Benotmane