Le roi Mohammed VI n'était pas au courant du cas Daniel Galvan selon un communiqué du cabinet royal. Il n'est apparemment pas responsable de la grâce qu'il a lui-même signé : une enquête a été lancée pour «identifier le ou les responsables de cette négligence». Après trois jours de silence dénoncés par l'opinion publique, le cabinet royal s'exprime enfin sur l'affaire Daniel Galvan, le pédophile condamné à 30 ans de prison qui a bénéficié mardi de la grâce royale. Selon le bref communiqué diffusé par le cabinet royal vendredi soir sur la télévision publique, le roi Mohammed VI «n'a jamais été informé, de quelque manière que ce soit et à aucun moment, de la gravité des crimes abjects pour lesquels l'intéressé a été condamné». Le communiqué poursuit : «Il est évident que jamais le Souverain n'aurait consenti à ce que Daniel Galvan Fina puisse arrêter de purger sa peine, au regard de l'atrocité des crimes monstrueux dont il a été reconnu coupable.» Le fait que le roi Mohammed VI a lui-même signé la grâce ne le rend toutefois apparemment pas responsable puisque selon le communiqué une enquête a été lancée «en vue de déterminer les responsabilités et les points de défaillance qui ont pu mener à cette regrettable libération et d'identifier le ou les responsables de cette négligence afin de prendre les sanctions nécessaires.» Dans ce communiqué, le roi Mohammed VI ne mentionne pas les familles des victimes de Daniel Galvan ni ne leur présente d'excuses. Il ne revient pas non plus sur la violente répression du sit-in organisé vendredi soir à Rabat. Concernant la révision du mécanisme de grâce, le cabinet annonce que «Les instructions seront également données au ministre de la justice afin de proposer des mesures de nature à verrouiller les conditions d'octroi de la grâce à ses différentes étapes".