La Communication du Palais royal espagnol confirme avoir sollicité la grâce de Mohammed VI pour un groupe de détenus espagnols sans savoir si le nom d'un pédophile condamné à 30 ans de réclusion pour viol sur 11 mineurs figurait parmi les bénéficiaires. Le département de communication du Palais royal espagnol a confirmé aujourd'hui au site d'information Alif Post que le Roi Juan Carlos a sollicité de son homologue marocain Mohammed VI d'accorder sa grâce à un groupe de détenus espagnols, sans savoir que le nom du pédophile Daniel Fino Galván condamné à 30 ans de réclusion pour viol sur 11 mineurs figurait sur la liste des graciés. Le Palais royal espagnol endosse la responsabilité à l'Ambassade espagnole au Maroc, qui à son tour pointe du doigt le ministère des Affaires étrangères à Madrid. Aujourd'hui, le Maroc vit au rythme du scandale de la grâce royale accordée à un citoyen ibérique qui porte le nom de Daniel Fino Galván qui figurait dans une liste de 48 détenus espagnols ayant bénéficié de la même faveur, à l'occasion du 14 ème anniversaire de la fête du Trône. Néanmoins le cas de Daniel est problématique car l'intéressé avait fait l'objet, le 02 mai 2011 d'une condamnation par le tribunal de première instance de la ville de Kénitra, à 30 années de réclusion criminelle pour avoir violé 11 mineurs marocains et les avoir filmé dans des séquences pornographiques. Un jugement confirmé en appel le 09 septembre de la même année. L'affaire a commencé à prendre des proportions sociales inquiétantes qui se traduit par un large mouvement de contestation au sein de l'opinion publique marocaine. Des citoyens ont appelé à manifester devant le Parlement en signe de protestation. Une manifestation est prévue demain vendredi à 22H00. Plusieurs pages Facebook ont été créées pour demander aux autorités marocaines « la révision de cette décision et présenter des explications à l'opinion publique d'autant qu'une telle initiative heurte de plein fouet les sentiments des marocains et bafouent leur dignité » tel qu'il ressort des différents commentaires qui n'ont pas arrêté de fuser sur la toile et sur les réseaux sociaux en particulier, depuis l'annonce de la nouvelle. Alif Post a contacté le Palais royal espagnol aujourd'hui pour avoir des explications sur le rôle du roi Juan Carlos dans la demande de grâce dont ont bénéficiée des espagnols parmi lesquels figure le très controversé Galván. La réponse du département de la communication du palais Zarzuela a été la suivante : « le roi Juan Carlos a sollicité la grâce pour un groupe d'espagnols détenus au Maroc, et nous ne pouvons fournir plus de précisions car c'est à l'ambassade d'Espagne de Rabat qu'incombe la tâche de fixer la liste des bénéficiaires ». La même source a précisé que l'intervention directe et nominative du roi d'Espagne a profité uniquement à un seul espagnol détenu à la prison de Tanger. Il s'agit d'une faveur octroyée à une personne souffrante qui a été transférée en Espagne pour purger sa peine et non pas d'une grâce. La personne se nomme Garcia Vendrell condamné à 4 ans de prison en 2012 pour trafic de drogue et qui a été soutenu par près de 70 milles citoyens espagnols qui ont signé une pétition demandant son transfert à une prison ibérique. Dans un entretien téléphonique avec Alif Post, l'Ambassade d'Espagne à Rabat a affirmé que « cette question relève de la compétence du ministère des Affaires étrangères à Madrid ». Alif Post n'a pu obtenir de plus amples clarifications de la part de la chancellerie à Madrid. Au moment où le Palais royal espagnol répond aux questions des journalistes marocains, le Cabinet royal marocain fait la sourde oreille malgré les retombées négatives de cette affaire sur l'image du roi Mohammed VI comme il en ressort des nombreuses réactions sur les réseaux sociaux et dans la presse électronique.