Malgré la répression du sit-in de Rabat vendredi soir, plusieurs rassemblements sont organisés aujourd'hui à Agadir, Nador, Kénitra, Taounate, Oujda et El Jadida pour protester contre la grâce royale octroyée à un pédophile, tandis que la colère gronde sur les réseaux sociaux. Après la répression du sit-in organisé vendredi soir à Rabat, durant lequel plusieurs dizaines de manifestants ont été blessés par les forces de l'ordre, la mobilisation ne fait que se renforcer sur les réseaux sociaux pour protester contre la grâce royale accordée mardi au pédophile Daniel Galvan et exprimer leur indignation. L'absence totale de communication de la part du cabinet royal depuis mercredi et la non-couverture de l'événement par les médias officiels et proches du pouvoir sont également dénoncés sur les réseaux sociaux comme par la journaliste Sana Guessous. Tandis que le roi Mohammed VI, auteur de la grâce, n'échappe pas aux critiques. Le politologue Youssef Bellal, fils de la figure de la lutte pour l'indépendance Aziz Belal, estime ainsi que «si Mohammed VI était un chef d'Etat élu, son incompétence ou son absence d'éthique lui auraient coûté son poste». Hisham Almirat, directeur de Global Voices Advocacy, parle lui aussi d'incompétence tandis que l'entrepreneur et activiste du 20 février Abdullah Abaakil demande avec ironie si le roi pourrait lui-même «s'auto-muter à Guelmim»... Une «prise de conscience» historique ? Plusieurs sit-ins sont toujours organisés aujourd'hui à Agadir, Kénitra, Oujda, El Jadida, Nador, Taounate et d'autres sont prévus dimanche, lundi et mardi dans d'autres villes. Le mouvement d'indignation provoqué par la grâce du pédophile puis par la répression du sit-in de Rabat semble avoir provoqué un «déclic» selon plusieurs internautes marocains comme le blogueur Larbi ou l'activiste du 20 février Montasser Drissi, tabassé vendredi soir. Mais cette mobilisation n'est pas uniquement l'apanage des activistes 20 février et transcendent les clivages politiques. Le journaliste Khalid Tritki ou le manager de la SNI Karim Chbani expriment eux aussi la crainte et l'indignation ressenties par la population :