Plusieurs médias marocains ont publié une information provenant d'un «haut responsable marocain» qui annonce le prochain limogeage d'un haut commis de l'Etat dont la responsabilité a été retenue dans l'affaire DanielGate. Pendant ce temps, l'agence officielle MAP boycotte le communiqué du ministère de la Justice... Lakome a appris qu'un haut responsable proche du palais a pris contact avec de nombreux sites électroniques d'informations, des journaux et des agences de presse étrangère établies au Maroc pour leur demander de faire circuler une information selon laquelle un haut commis de l'Etat sera très prochainement démis de ces fonctions et tenu pour responsable de la décision de grâce prise en faveur du pédophile Daniel Galvan. Selon un journaliste d'un des médias contacté, il s'agit d'un « haut responsable dans une administration de souveraineté ». Il pourrait être question du Cabinet royal, d'autant que l'information diffusée relie cette décision de destitution à une «colère du roi». La thèse que tente de promouvoir ce proche du palais dédouanerait le Roi qui finirait par avoir "le beau rôle" de celui à qui on a menti et qui réagit vigoureusement pour préserver les droits des citoyens contre une administration indigente. Un classique de la monarchie marocaine. L'opération "damage control" du palais, ruinée par Ramid ? Sauf que ces efforts de "damage control" interviennent juste après que le ministère de la Justice ait publié un communiqué dans lequel il tente de justifier la décision de grâce qui a profité à Daniel Galvan en expliquant qu'elle s'inscrit dans la préservation de l'intérêt du pays. Ce qui place l'Etat marocain devant une énorme contradiction. Car si la décision est justifiée par la préservation de l'intérêt national pourquoi punir ceux qui l'ont prises? Détail important, l'agence de presse officielle marocaine, la MAP, n'a toujours pas diffusé le communiqué du ministère de la justice. D'autre part, Lakome a eu connaissance que des instructions ont été données aux leaders des partis politiques de garder le silence dans cette affaire et d'éviter tout commentaire à son propos. Une affaire qui a pris des dimensions populaires et sociales sans précédent. Toujours selon les mêmes sources, les responsables de partis politiques sont tenus de se limiter à des demandes d'ouvertures d'enquêtes en cas de publication de communiqués au nom de leurs formations. Une position déjà adoptée par le PAM, connu pour sa proximité avec le Palais. La diffusion de cette information semble avoir pour objectif d'absorber la gronde populaire exprimée par différentes manifestations dans diverses endroits du pays contre la décision de la grâce royale. Il est probable qu'à l'issue de ce scandale, l'Etat présente un bouc émissaire pour noyer l'affaire, qui a pris des proportions internationales faisant état de l'implication d'un pédophile qui a servi comme agent des services irakiens et qui est devenu informateur de la coalition menée par les Etats Unis qui a envahi l'Irak en 2003. Selon cette théorie renforcée par les mensonges du pédophile sur son passé et par le fait que sa grâce a été demandée avec insistance par les services de renseignement espagnols, "Daniel Galvan" serait un espion ayant travaillé pour le CESID et la CIA dans le cadre du programme américain de protection des officiers irakiens ayant fourni des informations stratégiques pour attaquer le régime de Saddam Hussein en 2003. Le renseignement américain, en collaboration avec ses homologues espagnols, auraient fourni une couverture à l'espion avant de l'exfiltrer vers le Maroc.