Le magazine hebdomadaire Actuel vient de mettre la clé sous la porte. Vendredi 5 janvier, venus assister à la réunion hebdomadaire de rédaction, les journalistes ont été surpris par la présence de l'actionnaire d'Actuel, Rachid Tlemçani, qui leur annonçait la fermeture du journal. «Pourtant, il nous a réuni il y a quelques semaines pour nous promettre que s'il devait fermer, il allait nous le dire 6 mois à l'avance », s'étonne un journaliste du défunt magazine. Selon la même source, Tlemçani, tente de fermer sans respecter les indemnités prévues par loi. Le jour de la fermeture il propose aux journalistes une offre "non négociable" selon notre source: un mois de salaire pour ceux qui ont moins de deux ans d'ancienneté et deux mois de salaires pour les plus anciens. En la matière, le Code du travail prévoit une indemnité d'un mois et demi de salaire pour chaque année d'ancienneté. De ce fait, certains journalistes risquent de perde plusieurs dizaines de milliers de dirhams dans la transaction. "Nous n'avons pas encore perçu les salaires du mois de décembre, et si nous n'acceptons pas l'offre de Tlemçani, nous risquons de ne jamais recevoir notre paie pour le dernier mois. Il nous tient en otage", poursuit le même journaliste. Contacté par Lakome, Rachid Tlemçani s'est refusé à tout commentaire suite aux accusations de ses journalistes, dont un envisage aujourd'hui de s'adresser à un avocat. Actuel, qui vendait 7000 numéros chaque semaine, selon l'OJD, est, selon un communiqué publié par Rachid Tlemçani, victime d'une double conjoncture caractérisée par "une remise en cause profonde de l'avenir de la presse papier ainsi qu'un marché de la publicité presse en très forte baisse en volume et en valeur". Selon les sources de Lakome.com, le magazine aurait laissé une ardoise en crédits de gestion auprès des banques avoisinant les 15 millions de dirhams, principalement chez Attijariwafa bank. Ce n'est pas le premier magazine qui accuse le coup de la crise que connaît le secteur. Deux ans auparavant, l'hebdomadaire arabophone Nichane avait cessé de paraître à cause de la baisse de ses recettes publicitaires. Le leader francophone du segment hebdomadaire, Telquel, ressent également cette crise : mis en vente depuis plus d'un an, ses actionnaires n'ont pour l'instant trouvé aucun repreneur.