Depuis quelque temps, un trio de Hiphop venant de Fès, L'Bassline, a emprunté la voie des réseaux sociaux pour diffuser ses chansons. Deux d'entre elles ont eu un succès certain auprès des internautes. Frondeur et sans concession, le groupe se veut la voix du changement. Interview avec son leader, Mohamed Hamza Hachlaf. C'est tout simplement la nature de l'inspiration ! Je pense que la conjoncture socio-politique a influencé énormément nos textes, notre position vis-à-vis du Makhzen a été clair, notre rap n'est ni « patriotique » ni « royaliste », il est tout simplement la voix de cette jeunesse révoltée qu'on a vu notamment avec le 20 Février 2011 dans la rue. Les deux autres « Bassline », sont loin de ce milieu. Moi, je faisais partie du mouvement 20 Février à la coordination de Fès, je bouge aussi dans le champ associatif depuis mon jeune âge. Je le fais encore, et je le ferais toujours. La société civile devrait toujours être présente pour marquer la présence, faire pression et pousser en avant l'élargissement des libertés dans ce pays. Non non ! « L'Bassline » critiquent toutes les institutions sans exceptions à commencer par le palais. On ne sacralise personne, on évoque toute institution responsable devant le peuple, mais sans se faire piéger. On ne donnera jamais au Makhzen la chance de nous faire sortir la carte de « l'insulte ou l'attaque » comme preuve d'inculpation! Le Maroc a besoin de ses jeunes en dehors des prisons, ça ne sert à rien de se sacrifier de cette façon ! Alors qu'on a la possibilité d'influencer et de passer de grands messages, intelligemment. On a déjà joué des dates sur des scènes « underground », évidemment a Casa pour « Slam f L'Batoire » juillet dernier. Pour le moment on est concentré sur le prochain clip « exactement », après il y aura le boulot sur la mixtape, on attendra les invitations des festivals, puis on verra après ! Tout à fait normal ! Les artistes sont le produit de cette société, c'est à l'image du peuple, et le peuple a été en majorité, absent lors des manifestations. Voilà ! Sinon, les lèches culs dans notre milieu artistique, ne manquent pas ! Il y' en a plein à craquer ! La culture urbaine dispose d'importantes armes pour résister et créer le changement, elle est même indispensable pour changer les mentalités et l'esprit des Marocains ! Hélas, la grande majorité de nos artistes sont inconscients du rôle qu'ils peuvent jouer dans la société !