Jamais la taille d'un parti ne déterminerait l'élan ou la hauteur d'une vue optimiste. C'est, du moins, ce que l'on peut conclure de la dernière sortie de Moulay Ismail Alaoui, le chef de file du PPS. Au moment où tout le landernau politique, les observateurs et les chancelleries étrangères s'essaient à jouer les cassandres, lui, le secrétaire général du PPS, garde espoir et, contre vents et marées, ne croit pas à un raz-de-marée islamiste. Lors de sa conférence de presse, en prélude au congrès national tenu le week-end dernier, l'ancien ministre de l'Enseignement dans le gouvernement Abderrahmane Youssoufi a été catégorique : la victoire électorale prochaine ne saurait être que celle des forces démocratiques. Rejetant toute éventuelle alliance avec le PJD, que même des sondages américains donnent comme prochaine première force du pays, Ismail Alaoui répète à qui veut l'entendre que les islamistes, taxés en passant de fourbes, ne rafleront pas la mise en 2007. Il croit savoir raison garder, alors que tout le gotha, presque défaitiste, attend le jour fatidique avec un fatalisme à la Diderot. En fait, pour Alaoui, pour que ces forces dites démocratiques l'emportent, une condition sine qua non reste à établir, il s'agit de la mise sur pied d'un large front de centre-gauche à l'italienne. Romano Prodi, faut-il le rappeler, avait mis à l'écart un cavalier bien dans ses bottes en réalisant, justement, la coalition de toutes les forces anti-Berlusconi. Qui sera donc El professore marocain pour réussir ce coup de force salvateur ? Pour l'instant, le chef du PPS se limite à nous promettre que "le programme commun de la Koutla, réunissant le PI d'Abbas El Fassi, l'USFP de Mohamed El Yazghi, verra incessamment le jour". Déjà, un tel programme est un pas dans le bon sens, mais au-delà de la victoire écrasante, beaucoup de travail reste à faire. On s'en doute.