Transport scolaire : l'IGAT scrute les pratiques douteuses    Le Royaume-Uni écarte tout retour à l'UE    L'ACAPS initie les jeunes aux fondamentaux de l'assurance et de la prévoyance sociale    Bourse de Casablanca : clôture en forte baisse    Massacres à Gaza: La Fédération nationale des fonctionnaires de l'éducation en grève ce lundi    Manchester City propose une offre record de 275M d'euros pour Lamine Yamal    Rallye Aicha des Gazelles 2025 : Dacia revient avec 2 équipages au volant des nouveaux Duster 4X4    Les anciens joueurs du Wydad lancent un appel de détresse    Pollution: les microplastiques omniprésents dans les fleuves européens    Casablanca : Inauguration de l'Hôpital Universitaire de Proximité Sbata – Ain Chock    Bank Al-Maghrib participe à la 13ème édition de Global Money Week    Sahara : Face à De Mistura, l'Algérie se cache derrière le statut d'observateur    Coopération : l'OTAN peut-elle satisfaire Trump sur le niveau de ses dépenses ?    Sociétés cotées : croissance à deux chiffres pour la capacité bénéficiaire    Cinéma : "Louise Violet", une institutrice dans la France rurale du XIXe siècle    L'Algérie perd la tête et continue de souffrir du "syndrome de la diarrhée chronique des communiqués"    Les pays du Sahel disciplinent le régime dictatorial algérien    Conseil de gouvernement : projets de décrets, accord bilatéral et nominations à l'ordre du jour    Alger rappelle ses ambassadeurs au Mali et au Niger et ajourne l'accréditation de son représentant au Burkina Faso    L'OMPI dévoile la nouvelle composition de son comité du programme et budget : le Maroc confirmé parmi les membres pour la période 2025–2027    Le rallye "Morocco Desert Challenge" fait escale à Laâyoune    L'ASMEX explore avec l'Egypte de nouvelles dynamiques de coopération économique    Le parti péruvien "Force Populaire" réaffirme son soutien à l'intégrité territoriale du Royaume    Le régime de Tebboune vit dans l'isolement... L'Algérie ferme son espace aérien au Mali    Guerre tarifaire: le temps de l'escalade ou de la négociation ? [Round-up]    Les voyagistes italiens consacrent la destination Maroc et l'ONMT [Vidéo]    Ibtihel Abou El Saad... Une ingénieure marocaine secoue le monde par son courage et défend la Palestine    La pension de vieillesse mise en oeuvre à partir du 1er mai (CNSS)    Plus de 100.000 titres à découvrir au SIEL 2025    Argent, PSG, Vinicius ... Kylian Mbappé lâche ses vérités    Balance commerciale : les raisons de la détérioration    Coopération interparlementaire : Le Maroc et le Kazakhstan discutent du renforcement de leurs liens    Achraf Hakimi shines in PSG's 13th Ligue 1 victory : Luis Enrique and fans celebrate    Morocco named best partner tourist destination 2025 by Italy's Welcome Travel Group    Le pétrole recule à 59 dollars mais les automobilistes marocains paient toujours jusqu'à 13 dirhams le litre    Les prévisions du lundi 7 avril    Dans un ton ferme, le ministre des Affaires étrangères malien : Les pays de la coalition du Sahel dénoncent l'acte hostile algérien et ce qu'a fait l'Algérie est considéré comme une agression contre toute la coalition    Le gouvernement malien accuse officiellement l'Algérie d'héberger le terrorisme    Genève : les réformes du Maroc saluées par les organisations internationales    Jawad Abdelmoula, champion d'Afrique de Triathlon 2025    Asunto del dron maliense: Malí, Níger y Burkina Faso llaman a consultas a sus embajadores en Argel    Soins prénatals : Lancement d'une campagne nationale de communication    CAN U17/Nabil Baha : Il faut plus d'efforts pour espérer glaner le titre    Le cheikh de la Tariqa Qadiriya Boutchichiya hospitalisé à Rabat    Tunisie : l'ALECSO appelle à la préservation et la numérisation du manuscrit arabe    MAGAZINE : Yves Boisset, l'homme dégagé    L'Université Al Akhawayn rend hommage à Izza Génini, figure du documentaire marocain    Au cœur de Paris, la culture marocaine s'empare de l'emblématique Place Saint-Michel    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Les quatre vérités sur nos relations avec l'Espagne
Publié dans La Gazette du Maroc le 29 - 07 - 2002

Est-il possible d'analyser la crise qui a secoué les relations entre Rabat et Madrid selon la logique de la perte et du profit ? D'aucuns ont estimé que le Maroc a perdu économiquement puisque les touristes espagnols ont boudé la destination Maroc. A notre sens, cette déduction hâtive est inacceptable, car le recul du flux des Espagnols vers le Maroc est bien antérieur à la crise autour de Leïla. D'autres ont préféré parler d'humiliation infligée au Maroc au lendemain de l'occupation de l'îlot par les forces espagnoles. Mais les médias internationaux ont vite rectifié le tir en s'adonnant à cœur joie à la caricature de la situation où l'Espagne a mobilisé un impressionnant arsenal de guerre pour déloger six gendarmes. Or, si humiliation il y avait, elle aurait consisté à ce que le Maroc se soumette aux conditions de Madrid ou de l'Union européenne. Ce ne fut pas le cas.
L'envoi de quelques gendarmes sur l'îlot de Leïla pour y ériger un poste d'observation doit être considéré comme une décision politique multidimensionnelle. Parallèlement à sa volonté de lutter contre l'émigration clandestine, le terrorisme et le trafic de drogue, le Maroc voulait surtout briser le statu quo qu'impose l'Espagne dans la région. C'est pour cela qu'il faut souligner que l'objectif du Maroc était justement
de pousser l'Espagne à entamer des négociations politiques.
Mais cette fois-ci, les négociations devraient dépasser le cadre étroit des dossiers en suspens, notamment ceux de la pêche ou de l'émigration clandestine pour englober également le dossier des deux présides occupés Sebta et Melillia.
C'est pourquoi, nous pensons que les Espagnols ont assimilé le message en déclarant qu'ils étaient prêts à ouvrir tous les dossiers sauf celui des deux villes spoliées.
Le début de la sortie du tunnel a été, logiquement, constitué par cette crise autour de Leïla. Après l'évacuation de leurs troupes en date du 20 juillet, les deux ministres des affaires étrangères se sont rencontrés à Rabat. Cependant, et malgré les conditions dans lesquelles se sont déroulés les contacts, l'objectif de poursuivre les discussions au mois de septembre a été atteint. En attendant, il est utile voire nécessaire de s'arrêter sur quelques vérités qui ont éclaté au niveau interne des deux pays et sur le plan régional.
Sur le plan interne
Tant au Maroc qu'en Espagne, la crise autour de Leïla a dévoilé quelques réalités.
En Espagne d'abord, tout le monde a constaté que l'opinion publique a été divisée en deux clans distincts par rapport aux méthodes utilisées par le gouvernement Aznar, aux causes réelles de la détérioration des relations avec le Maroc et à la perspective d'ouverture des dossiers de Sebta et Melillia.
Une grande partie de cette opinion publique a sévèrement critiqué les méthodes d'Aznar qualifiées de fausses puisqu'elles reposent sur une stratégie dépassée.
En effet, l'Espagne veut être considérée comme une puissance politique et militaire qui arrive à imposer ses conditions à son plus proche voisin du sud. Cette stratégie l'incite à essayer d'affaiblir le Maroc en jouant la carte du Polisario dans la perspective d'édifier dans les provinces sahariennes un Etat fantoche. Ainsi, le Maroc serait coupé de ses racines historiques africaines et isolé sur le plan régional.
L'opinion publique espagnole a vite compris les enjeux autour de Leïla, qui dépassent le cadre de la pêche, de l'émigration et du terrorisme puisque Madrid n'a qu'un seul objectif, c'est celui de porter atteinte à l'intégrité territoriale du Maroc. Or, tout dépassement de la crise ne se justifie que si Madrid observe au moins la neutralité quant au dossier du Sahara. De même qu'une grande partie de l'opinion publique espagnole ne croit plus en l'hispanité de Sebta et Melillia.
Par ailleurs, au Maroc, l'opinion publique marocaine s'est radicalisée dans ce sens qu'elle n'accepte plus aucune concession. Dans ce cadre, les autorités publiques marocaines sont appelées à agir selon les intérêts propres du pays notamment en sauvegardant ses richesses convoitées par un pays qui considère toujours le Maroc comme son protectorat et les Marocains comme des êtres inférieurs.
C'est pourquoi, les discours et messages ont insisté sur la nécessité, pour l'Espagne, de respecter les symboles et les institutions du Maroc. Dans cet ordre d'idées, la récupération de Sebta et Melillia était devenue une question urgente.
Sur le plan régional
La crise autour de l'îlot a dévoilé au grand jour les contradictions de l'Union européenne et le machiavélisme des dirigeants algériens.
Les Marocains ont compris les raisons qui ont poussé l'Union européenne à afficher son soutien total à l'Espagne, notamment en diffusant un communiqué dans lequel le Maroc a été accusé d'avoir violé l'intégrité territoriale de l'Union. Cette première position a été, de toute évidence, dictée par l'Espagne. Mais au fil des jours, les positions exprimées par d'autres puissances européennes ont démontré l'échec espagnol à imposer son seul point de vue dans l'affaire. D'ailleurs, cet échec était apparu lors du sommet de Séville, puisque l'Espagne n'a pas pu faire passer sa recommandation d'infliger au Maroc des sanctions économiques et commerciales, laquelle recommandation a été farouchement combattue entre autres par la France et la Suède.
Et même dans l'épisode de la crise de Leïla, la position française a été nettement tranchée par rapport à d'autres membres de l'Union, surtout quand le Quai d'Orsay a souligné le caractère bilatéral de la crise qui devrait être résolue par les voies diplomatiques.
Ces contradictions européennes ont empêché l'Union de jouer un rôle majeur dans le dénouement de la crise, chose dont a profité la diplomatie américaine qui s'est avérée plus efficace. Mais sur un autre registre, la crise a mis à nu le machiavélisme des dirigeants d'Alger. Comment dès lors comprendre le soutien apporté par Alger à l'Espagne coloniale en s'appuyant sur le principe de l'intangibilité des frontières ?
En fait, la meilleure riposte à cette ultime bavure algérienne est survenue de la part du quotidien Al Qods Al Arabi qui a tenu à rappeler aux dirigeants algériens que ce principe ne pourrait s'appliquer qu'entre Etats africains comme cela avait été stipulé par la charte de l'OUA et celle de l'Union africaine et qu'il était désuet dès lors qu'il s'agit de litige entre un pays africain et un Etat colonial. A juste titre, le quotidien a conseillé aux Algériens de se taire dorénavant pour éviter d'être davantage ridiculisés.
D'ailleurs et même si on suit le raisonnement d'Alger, il faut rappeler que le Maroc n'a jamais ratifié cette disposition lors de la création de l'OUA en 1963. Et dans le droit international, un Etat n'est pas obligé d'appliquer des résolutions sur lesquelles il a émis des réserves. Elémentaire mon cher Bouteflika. !
Les contradictions européennes ont empêché l'Union de jouer un rôle majeur dans le dénouement de la crise, chose dont a profité la diplomatie américaine qui s'est avérée plus efficace.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.