Des milliers de Marocains habitués à passer leurs vacances estivales dans diverses régions côtières espagnoles sont déstabilisés par la vague de haine anti-marocaine qui sévit actuellement chez notre voisin du nord. Une véritable kabbale à forts relents colonialistes suscite un sentiment de révolte et de légitime indignation chez les Marocains qui préfèrent changer de destination pour leurs vacances. Faut-il aller en vacances en Espagne ? Telle est la question qui se pose et s'impose, à quelques jours du mois préféré pour les vacances, août, chez les accoutumés nationaux de villégiatures sur les côtes espagnoles, notamment la rive sud. Mohamed, 36 ans, ingénieur d'Etat dans une société spécialisée dans le domaine des nouvelles technologies de la communication et du traitement de l'information a l'habitude de passer deux semaines en Espagne chaque été, depuis cinq ans. «Je connais la région et j'articule très bien la langue espagnole. En plus du bon climat pour l'estivage, le séjour me revient moins cher », explique Mohamed qui ne cache pas sa déception à propos des derniers développements dans les relations Marocco-espagnoles, en précisant qu'il attend impatiemment un dénouement à cette crise orchestrée par le Premier ministre espagnol, José Maria Aznar. «Si la situation demeure tendue, je pense que cette année mon programme sera complètement chamboulé. Il faudra donc trouver une autre destination ayant les mêmes caractéristiques. Car les Espagnols sont chauffés par leur télévision et leur presse écrite contre notre pays. Chose qui pourrait provoquer des altercations entre les estivants des deux parties. Il vaut mieux s'abstenir », ajoute Mohamed. Une attitude partagée par plusieurs Marocains ayant l'habitude de passer leurs vacances sur l'autre rive. Et indubitablement, d'autres personnes issues des payes arabes et amis du Maroc opteront de la même sorte. Et finalement, ce sont les opérateurs espagnols dans le secteur touristique qui payeront les pots cassés de la politique de leur Premier ministre. Il faut dire qu'après les attentats du 11 septembre 2001, ayant frappés les symboles de la puissance économique et militaires du pays de l'Oncle Sam et la découverte des agents dormants du réseau du terrorisme international, d'Oussama Ben Laden, c'est le secteur du tourisme qui en continue de pâtir. C'est un secteur plus sensible. Et les dernières manœuvres du gouvernement espagnol contre le Maroc, à la suite d'une initiative qui s'inscrit dans le cadre de la campagne de lutte anti-terroriste et anti-émigration clandestine, viennent compléter le reste pour le secteur dans le pourtour méditerranéen, notamment les côtes espagnoles. Et tant que Madrid s'entête dans son comportement hostile, à l'égard du Maroc, le beau soleil de ses côtes ne rapportera plus rien au secteur. Depuis la guerre du Rif, les relations entre Rabat et Madrid ne se sont jamais tendus autant que ces derniers jours. Et pour cause, un Premier ministre qui s'appelle, José Maria Aznar. Petit de taille, mais ayant occasionné de grands dégâts, depuis qu'il a pris les commandes du gouvernement espagnol. Un Premier ministre qui a essuyé un grand échec dans le dossier de la pêche, selon même les opérateurs espagnols, ayant provoqué un climat de tension à l'intérieur du pays, grève générale, ce qui a conduit au remaniement ministériel et maintenant il croit trouver une autre issue à la crise qui secoue son pays. Laquelle réside selon la logique d'Aznar à détourner l'attention de l'opinion publique en créant un foyer de tension avec le Maroc. Ce dernier, depuis la découverte du réseau d'Al Qaêda, doit lutter sur deux fronts. Assurer la sécurité de son territoire et de son peuple, d'un côté, et veiller d'un autre côté à ce que son sol ne serve pas de base arrière à des opérations terroristes visant ses alliés. Voilà ce qui a suscité la colère d'Aznar. Et c'est le tourisme espagnol qui va en pâtir.