Le gouvernement compte-t-il, en ces temps de lourdes charges sur le budget d'Etat, baliser la route à une généralisation des systèmes d'indexation des prix sur le marché ? Ainsi, apprend-on, qu'après les hausses en série qui ont fait flamber les cours pétroliers à la pompe, c'est au tour du blé tendre de marquer l'intérêt des pouvoirs publics. Tous les moyens sont à considérer pour, sinon supprimer la Caisse de compensation, du moins alléger son déficit croissant. Sauf que si les consommateurs trinquent toujours en bout de ligne, il en va autrement sur le projet en gestation ciblant une denrée nationale de première nécessité : le blé tendre. L'indexation de la farine sur les cours internationaux permettrait de finaliser la libéralisation en cours de la filière céréalière. Désormais, l'Etat serait déterminé à se dégager d'un fardeau de subventions des produits à la grande consommation grevant les ressources budgétaires de plus de 600 millions DH. Si les études se confirment, la grogne populaire risque de faire entendre la voix du mécontentement bien plus au-delà de la fronde des automobilistes et propriétaires distributeurs de carburants. Qu'en pense le Premier ministre Driss Jettou et à qui réserve-t-il le prochain tour ?