Offshoring informatique Face aux défis d'une mondialisation galopante et dans le souci de faire face à une concurrence acharnée tout en satisfaisant une clientèle des plus exigeantes, les multinationales multiplient leurs implantations dans des pays à faible coût de main-d'œuvre. Face aux défis d'une mondialisation galopante et dans le souci de faire face à une concurrence acharnée tout en satisfaisant une clientèle des plus exigeantes, les multinationales multiplient leurs implantations dans des pays à faible coût de main-d'œuvre. u regard de sa proximité de l'Europe, le Maroc, muni d'atouts indéniables, ne cesse d'attirer les entités internationales pour qu'elles s'y implantent. Ainsi, Ubi Soft, Alcatel et ST Microelectronics, en partenariat avec l'Ecole Mohammedia des Ingénieurs (EMI), ont toutes mis en place un centre de développement tourné vers l'offshore informatique. Plus récemment, Atos Origin en Inde, au Brésil, en Chine et en Pologne, n'a pas pu résister à la tentation et s'est implantée au Maroc. Cette tendance s'accentue encore puisque la BMCI vient de lancer son centre d'appels. Poussé par la pression actuelle sur les prix, le marché français de la sous-traitance d'offshore informatique devrait croître rapidement au profit de pays comme la Roumanie, la Pologne, le Maroc, la Tunisie et l'Inde. Dans cet esprit, les SSII françaises, à l'image d'Argaze, Omnidata ou Cap Info, au lieu de monter une structure au Maroc, préfèrent nouer des accords commerciaux et technologiques avec une SSII locale, surtout celles qui sont bien positionnées dans un marché aussi sensible que celui de l'informatique offshore. Toutefois, la tâche de ces dernières n'est pas simple. « Les SSII marocaines se positionnent seulement en tant qu'opportunistes. Elles n'investissent que lorsqu'elles décrochent des marchés. C'est d'ailleurs ce qui a poussé les grandes SSII françaises à créer leur propre centre de développement », analyse Taïeb Debbagh, directeur général Consilium Maroc. En tous les cas, les SSII marocaines n'ont pas le choix. Elles doivent trouver elles-mêmes leur clientèle dans les marchés émetteurs. Tout le contraire des SSII françaises implantées dans le Royaume. Pour Amine Belouali, co-manager SQLI, ce sont 14 agences du groupe implantées dans le monde qui s'occupent du volet commercial. “Selon notre spécialité, elles nous envoient à Rabat les commandes qui sont offshorisables”, dit-il. Il n'empêche que certaines SSII marocaines tirent leur épingle du jeu. D'une entreprise à une autre, l'informatique offshore représente 5 à 40 % de l'activité des SSII locales. À titre d'exemple, Argaze réalise 20 % de son chiffre d'affaires via l'offshore. « Les SSII marocaines ont de plus en plus du mal à s'aligner sur les structures de prix de ses concurrents comme la Roumanie ou la Pologne. Le Maroc est pratiquement 40 % plus cher », estime Johann Menet, directeur général d'Argaze, une SSII marocaine qui avait ouvert une filiale en France en 2001. Pourtant, avec un minimum d'ac-compagnement, l'informatique offshore peut rapporter beaucoup au Maroc, à en croire l'étude réalisée par Taïeb Debbagh. Celle-ci table sur des chiffres d'affaires de 1,5 milliards de DH, 2,6 et 4 milliards de DH respectivement pour 2006, 2007 et 2008.