Dahi Agaya, président de l'Association de lutte contre les violations des droits de l'Homme dans les camps de Tindouf Un des premiers fondateurs du Polisario et aussi l'une de ses premières victimes à cause de son hostilité à l'idée séparatiste, Dahi Agaya qui est retourné au pays répondant à l'appel “La patrie est clémente et miséricordieuse” mène depuis 1994 une lutte acharnée à l'intérieur comme à l'extérieur du pays pour dénoncer les visées hégémonistes de l'Algérie et les velléités indépendantistes des mercenaires. “ Il faut que tout le monde sache que nous nous opposerons de toutes nos forces à toute tentative de séparer le Sahara de la Mère-Patrie ”. C'est en termes durs que Dahi Agaya, l'un des premiers fondateurs du Polisario, décrit l'impasse dans laquelle se trouve le mouvement séparatiste. A la solde d'Alger et guidé par les services secrets algériens, le Polisario n'a pas hésité à liquider pas moins de 600 militants sahraouis dont le seul tort est d'avoir combattu le séparatisme. Cette vérité qui sort de la bouche même de Agaya, ex-détenu dans les geôles du camp Arrachid pendant huit ans, exprime à elle seule le désarroi de cette bande qui essaie encore de tromper l'opinion publique internationale. “ Après avoir ratissé l'Europe occidentale, je préfère aujourd'hui lutter à Laâyoune et au Sahara pour que mes concitoyens sachent exactement ce qu'il en est des élucubrations du Polisario ”. Agaya, n'y va pas de main morte, puisqu'il sillonne le Sahara et explique aux gens les véritables enjeux autour de ce dossier fabriqué artificiellement par l'Algérie. “ Je n'ai jamais adhéré à l'idée séparatiste parce que ma marocanité tout au long de l'histoire est établie. Ma famille possède depuis des générations des dahirs royaux. Ceci remonte à l'époque de Moulay Ismaïl jusqu'à nos jours ” martèle Dahi Agaya qui revient sur les errements d'une partie de la direction du Polisario qui a renié ses engagements initiaux et s'est jetée dans la gueule du loup…algérien s'entend. Il lance par la même occasion un défi à ce mouvement de prouver que les 200 mille soi-disant habitants des camps de Lahmada soient des originaires du Sahara. “ C'est une imposture monumentale ” dit-il. “ Les 200 mille dont parle le Polisario sont, en fait, des habitants de Bechar, de Tindouf et d'autres régions qui ont été dépeuplées par l'Algérie. Aucune personne parmi cette population ne peut apporter la preuve de son origine sahraouie puisque personne d'entre elles ne détient, comme nous, des livrets de famille établis sous l'occupation espagnole ” affirme Dahi Agaya. “ L'Algérie se sert du Polisario pour régler un problème interne qui l'oppose depuis des décennies aux Touaregs ”. En effet, l'analyse de Dahi Agaya ne souffre aucune ambiguïté : “ Les autorités algériennes ont vidé des régions entières limitrophes de la frontière marocaine pour y implanter les Touaregs auxquels elles ont promis un environnement plus favorable sous forme d'autonomie en échange de leur rejet de l'idée de l'indépendance sur un territoire qui recèle d'énormes ressources pétrolières. Ce sont là les véritables raisons qui ont poussé l'Algérie à revendiquer la partition du territoire du Sahara”. Dahi Agaya fait de cette histoire son vrai cheval de bataille. Il compte également encadrer une grande partie des jeunes sahraouis pour mettre en valeur les sacrifices matériels consentis par le Maroc pour mettre à niveau les provinces sahariennes. “Il ne faut plus parler aujourd'hui d'écarts, de marginalisation et de sous-développement ou d'avancer le prétexte des droits de l'homme pour justifier tous les errements. Quel que soit le mobile ou le penchant politique, rien ne justifie que certains trahissent leur patrie”. A la veille d'une tournée qui le conduira dans plusieurs pays d'Europe, Dahi Agaya reste confiant quant à la compréhension que lui témoignent plusieurs milieux politiques de la question de notre intégrité territoriale. “ Le plan Baker a coupé l'herbe sous les pieds des Algériens et de leurs protégés. Nous ne devons compter que sur nous-mêmes, sur notre capacité de mobilisation pour préserver nos acquis et nos droits . A condition que tout le monde mette la main à la pâte ” se plaît-il à répéter avec insistance. Dahi semble avoir pris le taureau par les cornes. Il ne compte pas lâcher prise jusqu'à la confirmation des droits inaliénables du Maroc.