Abderrazak Afilal, vieille histoire de l'UGTM ? Si le mastodonte continue à faire de la résistance, il n'en est pas moins à ses derniers souffles. Le bras de fer qui l'opposait à ses compagnons à la tête de la centrale syndicale d'obédience istiqlalienne, a certes défrayé la chronique et, partant, fait d'Afilal l'homme à abattre. Cependant, ce dernier donne encore, sinon du fil à retordre à son clan, à tout le moins, il fait la rentrée à sa guise. Dans cette optique, la tenue, dimanche 4 septembre 2005, du conseil général de l'UGTM à Casablanca fera sûrement date. Car l'enjeu est de taille : un nouveau secrétaire général de la centrale y sera choisi, temporairement afin de préparer, définitivement et en bonne et due forme, la succession de A. Afilal. Celle-ci, aura lieu, c'est déjà écrit, au cours du prochain congrès qui tiendra ses assises au cours du mois de mars prochain. En fait, l'Istiqlal et précisément sa direction politique semble avoir jeté les dés. Le sort du patron de l'UGTM, est sans doute aucun déjà scellé. Se ruant dans les brancards, comme à l'accoutumé, il a davantage poussé le bouchon qu'il a traité Abbas Fassi, le S.G du parti de tous les noms. Un sacrilège aux yeux des partisans, et de l'Istiqlal et de l'UGTM qui lui coûtera cher. D'autant plus que le tonitruant syndicaliste ne mâche pas ses mots à l'égard de ses amis de la direction. Seul et désarçonné, il croit avoir beau jeu de tirer dans le tas afin de sauver sa peau. Loin s'en faut. Maintenant, il atteint le fond. A vrai dire, le compte à rebours condamnant Afilal à commencé depuis Samedi 6 août 2005. Ce jour-là, le comité central de l'UGTM avait rendu public un communiqué, tout aussi incendiaire qu'alternatif dans lequel, il fait état de l'éviction d'Afilal et annonce par la même occasion le “ début du redressement ”. La réaction d'Afilal ne s'est certes pas fait attendre, il n'en demeure pas moins que c'est le G14 –appelation des 14 membres du bureau exécutif de l'UGTM en dissidence- qui a tenu le haut du pavé. Depuis lors, les pétitions se répètent et se ressemblent : de Marrakech à Agadir, les sections locales et régionales de l'UGTM, s'identifient sans détour à un nouveau mouvement de sauvegarde et de redressement ”. Ou encore : “ les signataires rejettent les frasques (sic) et les déclarations inconséquentes du premier responsable (on ne le nomme même plus !) qui a porté atteinte à la combativité des militants de l'Istiqlal et à sa ligne militante”. Un parjure aux yeux des Istiqlaliens qui n'ont selon les déclarations de Hamid Chabbat, l'ennemi juré d'Afilal et maire de Fès, “que trop subi les diktats d'un homme qui a fait son temps ”. Plus prosaïquement, on reproche à Afilal son autoritarisme, son clanisme et l'échec cuisant de sa ligne de conduite qui a mené l'UGTM à la ruine. Pour preuve : “ Les résultats négatifs recueillis, aussi bien à l'échelle nationale qu'à l'échelle régionale et locale, lors des dernières échéances ”. Enrichissement illicite, captation, desseins douteux, sont autant de griefs retenus par Afilal à l'égard de ses pourfendeurs. Sa raison de continuer est à chercher cependant, dans “ la tradition toujours en cours ”, selon ses termes. Laquelle ? “ Aucun des secrétaires généraux, ni de l'UMT ni de la CDT, n'a quitté son poste ”, observe-t-il. Et d'ajouter : “ Pourquoi voulez-vous que je fasse exception ? ”. Etant donné l'imbrication de l'UGTM au sein de l'Istiqlal, il y a fort à parier que la chute d'Afilal, et donc de son clan, ne passera pas sans des retombées, directes et conséquentes dans le parti. Afilal mènera-t-il, dans sa chute, d'autres têtes du comité exécutif du parti? En fait, la centrale est à identifier, aisément, avec l'iceberg du parti. A moins que l'heure du lâchage, collectif, ait sonné. Là, Afilal “ casquera” tout seul. Pour un syndicaliste habitué des foules, c'est terrible.