Les Marocains d'Algérie (2) L'odieux refoulement de dizaines de milliers de MRE, il y a près de trente ans, d'une Algérie “revancharde” dont les visées hégémoniques ont été contrecarrées par feu Hassan II instigateur de la “Marche Verte” en récupérant le Sahara marocain, s'est heurté à l'indifférence générale des chancelleries de ce monde dont le silence semble avoir “validé” un des crimes d'expulsion humanitaire parmi les plus condamnables dans l'histoire. La junte “boumedienniste”, en spoliant les biens légitimes des Marocains en Algérie a donné un visage de pays dont les responsables chargés de l'exécution de la sinistre “répudiation massive” en ont odieusement profité pour faire une razzia en détournant, à titre personnel, la fortune de nos ressortissants. Militaires, gendarmes et policiers, enfin toute la force de frappe “républicaine” ont sauté sur l'occasion pour s'enrichir sur le dos de nos pauvres concitoyens qui ont vu s'envoler, en l'espace de quelques heures d'embarquement et “d'extradition” forcée, tous les fruits de leur pénible et patient labeur dont les propriétés acquises et l'épargne accumulée l'ont été depuis de très longues années. Des gouvernants “voleurs” et “assassins” de la fraternité historique et naturelle entre les peuples de proximité dont les familles se sont mélangées depuis plusieurs générations, maintenant. La “naturalisation” inique La circulaire présidentielle faisant mention de la nécessité d'un contrôle des MRE résidant en Algérie, pour des raisons supposées de sécurité nationale, et prétextant le refoulement de tout ressortissant en situation irrégulière, était un gros mensonge destiné à sauver l'image “révolutionnaire” de la pompeusement autoproclamée “République démocratique et populaire” à l'international. Souvenez-vous, à cette époque, où ce pays était faussement perçu comme un des leaders de la lutte anti-impérialiste et de l'édification socialiste dans un “Tiers-Monde” qui voyait d'un bon œil les “héros” du non-alignement. Championne des mouvements de libération en Afrique et ailleurs, l'Algérie a masqué son cuisant échec en prenant à son compte la création franquiste fantoche, le polisario, assimilé subitement à un mouvement de libération nationale auquel la diplomatie “pigeonne” des Etats séduits et induits en erreur clamait le principe de l'autodétermination des peuples. Cette énorme supercherie a été étouffée dans la propagande “populiste” distillée par la junte militaro-fasciste qui, prétendument, invitait à la “protection des intérêts des MRE en situation régulière”. Tandis qu'en réalité, obligation était faite à tous les ressortissants désirant rester dans le pays de se plier aux exigences d'une “naturalisation” inique et sordide. En d'autres termes, tous les Marocains, même dûment établis sur le sol algérien, qui refusaient de changer de nationalité sont invités à être…expulsés manu militari, non sans être dépouillés de tous leurs biens et, pour les mariages mixtes, séparés de leurs conjoints et enfants de nationalité algérienne. Ignoble mensonge pour dérober les richesses de nos compatriotes tout en faisant croire à des questions de sécurité au lendemain de la guerre froide et, parfois, chaude provoquée entre les deux pays pour le Sahara marocain. Ainsi, les bourreaux de l'amitié entre les peuples ont aggravé leur cas de flagrant délit d'expulsion illégale et arbitraire des MRE en interdisant le retour, après les vacances de l'Aïd Al Adha de 1976, des étudiants marocains inscrits à l'université d'Es Sénia à Oran qui se sont vus bloqués à la frontière, gâchant de la sorte plusieurs années d'études supérieures qu'ils étaient contraints de reprendre ailleurs. Pis encore, les étudiants marocains issus des MRE établis en Algérie ont été traqués par les agents de la sécurité policière et militaire oranaise, en multipliant les menaces et les intimidations à leur encontre en leur intimant de quitter illico presto la terre républicaine. Ce qui était complètement aberrant vu que leurs familles résidaient en Algérie. Enfin, les “fascistes” au pouvoir issu du coup de force ont multiplié les manœuvres les plus humiliantes et les traitements les plus répréhensibles ont fait dans le brouillage des pistes pour déchirer la nation marocaine et déstabiliser le régime monarchiste en “sinistrose” (plus de 50 000 MRE refoulés aux frontières) et en renvoyant l'intelligentsia nationale aux bancs de la première année de faculté à Rabat ou Casablanca. Depuis, des milliers d'autres MRE n'ont eu de cesse que de quitter ce territoire devenu “maudit à jamais” pour eux. Non sans pleurer dans leur chair et à cris et à sang une terre qui compte un nombre massif de Marocains, parmi les 1,5 million de chouhadas morts dans le champ de bataille pour l'indépendance de l'Algérie. Une Algérie indépendante grâce au soutien sans limite de feu Mohammed V et de feu Hassan II, sans compter les aides généreuses matérielles et en soldats de Moulay Abderrahmane pour l'Emir Abdelkader. Une Algérie indépendante grâce aussi et surtout à tous ces “moujahiddines” marocains tués ou torturés par la soldatesque coloniale française. Une Algérie indépendante qui, arrogante et avide de leadership régional, n'a pas hésité à éjecter hors de ses frontières ceux-là mêmes qui se sont sacrifiés corps et âme pour la liberté de la république et pour son développement économique et social. Nous rappellerons seulement à la mémoire du pays des martyrs marocains sacrifiés pour la libération de la république, et les gouvernants actuels ne devraient jamais l'oublier, à l'instar du premier président Ahmed Ben Bella qui l'a toujours reconnu publiquement et au contraire du dictateur Boumediène qui l'a toujours renié, le geste appréciable de la Jamahirya de Kaddafi qui a vite fait de rattraper son erreur d'expulsion des Tunisiens émigrés en Libye en les indemnisant moralement et matériellement. Les “cambrioleurs” d'Alger n'ont jamais daigné faire de même…