Amer El Azizi Le Marocain fait l'objet de plusieurs mandats d'arrêt internationaux. L'Espagne, le Maroc, les Etats-Unis et d'autres pays européens comme la France, l'Allemagne et l'Angleterre. On parle de lui au Pakistan quand d'autres sources proches de l'armée américaine le donnent pour le bras droit d'Abou Moussab Al Zarkaoui. Les variantes sur le thème de la fuite d'Amer El Azizi sont très nombreuses. Chacun y va de sa version pour masquer une faute énorme qui a plongé, selon le responsable du syndicat des polices espagnoles, José Fornet, le bureau du juge Baltazar Garzon dans une hystérie sans nom. Et l'on veut bien le croire car le juge antiterroriste était sur la trace de “ce gros morceau” depuis des mois. Et une faute de précipitation, une erreur de jugement est venue tout faire voler en éclats. “A quelques jours de sa prise, il trouve le moyen de filer sans grabuges ni trop de vagues derrière lui. C'est un coup de maître, réalisé avec beaucoup de calme et de sang froid”. Aujourd'hui l'Espagne s'en mord les doigts puisque plusieurs sources espagnoles pensent que c'est lui qui est derrière les attaques de Madrid : “il est au moins celui qui a donné le feu vert pour qu'on attaque Madrid. Il est depuis la fin d'Abou Dahdah, le numéro 1 d'Al Qaïda en Europe, et cela tout le monde le sait aujourd'hui” explique l'un des pontes de la police espagnole. Les preuves avancées sont minimes, mais elles semblent satisfaire le juge Juan Del Olmo qui a lancé, lui aussi, un mandat d'arrêt contre lui après les attentats de Madrid. El Azizi aurait, d'une part, été contacté par Abdelmajid Fakhet Serhane dit le Tunisien qui lui aurait demandé des contacts sûrs pour mettre sur pied un attentat de grande envergure. El Azizi lui aurait répondu, toujours selon l'Audience nationale, que la moitié des activistes ont été pris par le juge Garzon et l'autre moitié sous surveillance. Il aurait ajouté qu'il fallait peut-être voir du côté de Jamal Zougam. Une conversation téléphonique serait à l'origine d'une telle déclaration, mais jusqu'à ce jour aucune preuve n'a été apportée ni par Garzon ni par Del Olmo pour corroborer cette thèse. D'un autre côté, il aurait lui-même mandaté l'Egyptien, Mohamed Osman Sayed, pour mettre le plan à exécution. Une troisième thèse n'hésiterait pas à en faire le mentor de Mohamed Achraf et d'Allekema Lamari. L'Iran, le Pakistan, puis l'Irak Depuis octobre 2001, Amer El Aziziz est sorti de Madrid. Des sources policières très concordantes sont formelles: “il est revenu au moins deux fois en Espagne”. Où ? Qui l'aurait vu? Comment s'est-il arrangé pour passer entre les mailles du filet? Et quelle était sa mission ? La police ne donne pas d'autres informations, mais demeure convaincue que le Marocain a eu une main dans le drame madrilène. Ce qui semble, par contre, sûr, est que El Azizi a été en Iran en 2001. De là, il prendra un autre vol pour le Pakistan, histoire de se faire oublier un peu. Son retour en Espagne se serait fait une fois en 2002 et une autre fois en 2004. Certaines autres sources parlent de deux mois avant les attaques, “d'où la thèse de ses empreintes qu'on aurait trouvé à Morat de Tajuna”. Il refera surface en Irak, selon des sources américaines. Là où il aurait acheminé un convoi de moujahidines, tous recyclés après la chute des talibans. On parle de cette mission qui aura été amorcée lors de ce voyage par le Pakistan. La suite est connue aujourd'hui : Amer El Aziziz a rejoint les rangs de son ami Abou Moussab Al Zarkaoui. Mais pour certains spécialistes du terrorisme, il n'est pas installé en Irak. Il ferait plusieurs voyages en Europe et Londres semble être son point de chute habituel.