Trois Marocains ayant fait l'objet d'un mandat d'arrêt international, diffusé par la justice marocaine dans le cadre des enquêtes sur les attentats du 16 mai, viennent d'être extradés par les autorités italiennes. En Allemagne, le procès du Marocain Abdelghani Mzoudi a été reporté sine die. Les autorités judiciaires italiennes ont extradé vers le Maroc trois citoyens marocains accusés par la justice marocaine de complicité avec les réseaux terroristes ayant participé aux attentats du 16 mai à Casablanca. Les trois accusés ont fait l'objet d'un mandat d'arrêt international émanant des autorités judiciaires marocaines. il s'agit de Mohamed Rouani, Aziz Daoud et Mohamed Rafik. Les trois avaient été appréhendés en Italie. Un pays où plusieurs cellules terroristes d'Al Qaïda ont été démantelées depuis le 11 septembre. Cette implantation du réseau de Ben Laden a été interprétée par les enquêteurs comme une stratégie de l'organisation terroriste visant à faire de ce pays l'une de ses principales arrières-bases en Europe. La même stratégie a été adoptée dans un autre pays européen. Il s'agit de l'Allemagne où les attentats du 11 septembre ont été planifiés, selon les conclusions des enquêtes menées par les services de sécurité américains et allemands. D'ailleurs, ce pays connaît le deuxième grand procès d'un citoyen marocain poursuivi dans le cadre des attentats du 11 septembre. Ainsi, après Mounir El Motassadeq, un deuxième Marocain est traduit devant la Justice allemande pour appartenance à des cellules terroristes. Il s'agit de Abdelghani Mzoudi. Un procès qui vient d'être retardé suite à la demande de la chancellerie allemande qui a fait reporter sine die le deuxième procès au monde d'un complice présumé des attentats du 11 septembre 2001, dont le réquisitoire était prévu initialement jeudi dernier devant la Cour de Hambourg. Le gouvernement allemand a demandé à ce que la cour reporte le réquisitoire du Parquet fédéral dans le procès de Abdelghani Mzoudi, accusé depuis le 14 août pour complicité dans l'assassinat de 3.066 personnes et appartenance à une organisation terroriste. Berlin a sollicité un délai à la suite d'une demande de la cour à la chancellerie visant à obtenir l'accès à certains procès-verbaux d'interrogatoires. Il s'agit des interrogatoires du Yéménite Ramzi Ben Al-Shibh, coordinateur présumé des attentats, et du Koweïtien Khaled Cheikh Mohammed, numéro trois du réseau terroriste Al-Qaïda ayant planifié les attentats, tous deux en détention provisoire aux Etats-Unis. Cette demande est encore en cours d'examen, a fait savoir la chancellerie dans un bref communiqué transmis au Parquet fédéral et que l'un des magistrats, Walter Hemberger, a mentionné à l'audience jeudi. Hemberger a fait état de «nouveaux développements» pour expliquer ce retard. Rappelons que la justice américaine avait déjà refusé à la cour de Hambourg une demande en ce sens, s'opposant aussi bien à une audition de Ben Al-Shibh et Cheikh Mohammed qu'à un accès à des procès-verbaux d'interrogatoires. Selon le procureur Hemberger, la chancellerie allemande aurait encore besoin de jusqu'à deux semaines avant de se prononcer. Le cas échéant, le verdict annoncé récemment pour début décembre pourrait être attendu au plus tôt dans la deuxième quinzaine de décembre, voire début 2004. Le procès se poursuivra la semaine prochaine avec les plaidoiries des parties civiles des Etats-Unis. L'accusé risque une peine allant jusqu'à 15 ans de réclusion criminelle. Il s'agit de la même peine qui a été infligée en février dernier par la même cour à Mounir El Motassadeq, première personne au monde à être condamnée dans le cadre des attentats de New York et de Washington.