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Une saga familiale sur fond de prison
Publié dans La Gazette du Maroc le 26 - 07 - 2004


Comment Hicham Mandari en est arrivé là ?
“L'enfant est le père de l'Homme”. Cette citation du philosophe allemand Heidegger, ne traduit nullement l'esprit de la famille Mandari. C'est plutôt l'inverse. C'est le père, Mohamed Mandari, qui a tracé le mauvais parcours de ses deux enfants pour une descente aux enfers. Alors que le premier s'est fait exploser la tête dans un parking au Sud de l'Espagne, le deuxième, Youssef Mandari, moisit dans les geôles à Dubaï, pour une histoire d'escroquerie à grande échelle. Tel père, tels fils, Mohamed Mandari a fait l'objet également de plusieurs incarcérations, notamment aux Emirats Arabes Unis, pour vol, arnaque et chèques sans provisions.
Au commencement, était le père. Un certain Mohamed Mandari. Le reproducteur biologique et le père spirituel de Hicham Mandari. Celui qui avait tracé dès le départ l'itinéraire de ses deux enfants, Hicham et son cadet, Youssef Mandari. Ce quinquagénaire joyeux, comme le décrivent certaines sources, avait et a toujours un faible pour l'argent facile et la vie douce. Il a tout fait pour inculquer cette façon de vivre à ses deux petits enfants. La magouille et l'arnaque dans la famille Mandari ont été une façon de vivre. Au bout du compte, l'un s'est fait exploser la tête à l'étranger, donnant ainsi du travail à la police espagnole et française, après celles de Bahreïn et d'Amérique, et l'autre, Youssef, croupit encore dans les prisons émiraties pour des histoires d'escroquerie et d'arnaque à grande échelle. Là donc, nous sommes devant une famille qui a vécu dans un milieu trouble. Pour bien le cerner, il faut revenir à cette date de 1969. Une date qui a marqué le mariage entre Mohamed Mandari et Madame Shéhérazade Fechtali. La mère réelle et effective de Hicham Mandari. C'était le coup de foudre. Leur première rencontre a eu lieu à Fès, plus précisément au Palais Jamaï. Mohamed Mandari, la vingtaine révolue, occupait le poste de réceptionniste au sein de l'établissement hôtelier. Charmeur et beau parleur, Mohamed Mandari a su comment attirer dans ses filets cette jeune demoiselle. Mohamed Mandari demande la main de Shéhérazade auprès de sa mère, qui refuse dans un premier temps, avant de céder sur insistance de sa jeune fille.
En août de la même année, le mariage est célébré et le couple s'installa à Agadir. Motif du voyage, Mohamed Mandari est rappelé pour prendre les mêmes fonctions, chef réceptionniste, dans l'hôtel les Almohades. Trois années plus tard, elle donnera naissance, à la clinique Chami à Fès, d'un petit garçon que le couple a baptisé Hicham. C'était le 22 octobre 1972, et non pas 1965, comme cela figure sur une carte nationale. Instable, le couple Mandari et leur bébé passent de ville en ville en quête de travail, pour subvenir aux besoins de leur enfant. De promotion en promotion, la carrière de Mohamed Mandari a vite évolué pour le conduire dans le circuit de l'affairisme à Rabat. C'était lorsqu'il a été nommé directeur commercial auprès du siège de Diafa à Rabat.
Dans la capitale du Royaume, Mohamed Mandari a réussi à avoir des entrées partout. Il avait accès aux femmes et aux hommes les plus inaccessibles. C'était l'homme tout à fait indiqué pour mettre ses louables services au profit des entreprises légalement irréalisables. Il faisait des grenouillages. Malgré sa petite taille, l'élégance de Mohamed Mandari et son verbe facile charmaient ses interlocuteurs. Pour arriver à ses fins, l'homme a été même jusqu'à écrire une dizaine de livres sur les monarques et les cheikhs arabes. Une sorte de carte visite avec laquelle il escroquait aisément ses locuteurs. Entre temps, Mme Fechtali commence à découvrir, petit à petit, quelques mensonges sur son mari, comme ses origines, sa famille (il lui a révélé qu'il était orphelin alors qu'il avait renié sa mère établie à Taza), son entourage et ses fréquentations. Ce n'était pas une raison pour abandonner son époux qui a choisi une nouvelle destination, le Sultanat d'Oman où il a été chargé, au milieu des années 70, de la formation professionnelle au Palais royal du Sultanat.
À partir de cette date, les ennuis de la famille Mandari commencent. Très vite, Mohamed Mandari est démasqué par les responsables du protocole au Palais. Celui-ci aurait détourné beaucoup d'argent, ce qui a poussé le couple à fuir le Sultanat d'Oman vers Acharika, aux Emirats Arabes Unis. Aussitôt, Mohamed Mandari refait sa virginité et se lance dans le milieu des affaires. Avec son argent dérobé aux Omanais, il acquiert un immeuble délabré, le retape, et en fait un hôtel, Le Sangrella. Aux Emirats Arabes Unis où il a débarqué au début des années 80, Mohamed Mandari a fréquenté des personnalités auxquelles il rendait des services très utiles. Ce titre ronronnant cachait en fait une traite que Mohamed Mandari maîtrisait parfaitement : le proxénétisme. À partir de Dubaï, Mohamed Mandari fournissait ses patrons et leurs amis en courtisanes. Ce commerce lui sied bien jusqu'au point d'en faire sa spécialité. Mohamed Mandari est devenu l'entremetteur attitré des notables du pays. Son hôtel est devenu un lieu de débauche de luxe pour une clientèle de bas étage. À ce moment-là, Hicham Mandari avait huit ans. Tout jeune, il passait tout son temps dans l'établissement de son père où il a appris ses premières magouilles. Cependant, l'activité aléatoire de son père le conduira en prison pour proxénétisme et chèques sans provision. Mohamed Mandari est arrêté en flagrant délit, mais se débrouillera tant bien que mal à débloquer la situation. Relâché aussitôt, il récidive et lance une chaîne d'hôtels dans le pays. Entre temps, Mme Fechtali donne naissance en janvier 1981 à Dubaï à Youssef Mandari. Pour se consacrer à son nouveau-né, elle décide d'envoyer son fils aîné, Hicham Mandari, au Maroc, chez sa famille, pour les études. L'éducation de ce dernier s'avérera par la suite très pénible au point que personne n'a voulu de lui. Après plusieurs aller et retours entre le Maroc, Dubaï, la Suisse (Lausanne), la France (Paris), les Etats-Unis (Boston), Hicham Mandari finit par s'installer définitivement à Rabat, livré à son destin, où il multiplie les imbécillités. Toutefois, ses fréquentations lui ont permis de faire connaissance de Hayat El Filali M'Daghri. Une jeune fille de la bourgeoisie rbatie dont le père n'était que l'un des conservateurs des Palais du Royaume. Hicham Mandari, qui n'avait à cette époque que 18 ans, a tout fait pour réaliser son vœu. Comme pour le cas de son père, Hicham Mandari a déniché la perle rare. Le modèle parfait de Mohamed Mandari. Il met son plan à exécution : se marier avec Hayat à n'importe quel prix. Pour ce faire, il n'hésitait pas à mentir pour faire bonne impression auprès de ses beaux-parents qui ont fini par céder. Comme cela fut le cas pour ses parents, c'est le coup de foudre entre Hayat et Hicham.
Le mariage est béni des deux parts. Sa mère Shéhérazade part rejoindre son mari Mohamed Mandari aux Emirats arabes Unis. Celui-ci tombe une quatrième fois dans les filets de la police pour des chèques sans provision. Il est incarcéré dans la prison de Dubaï et reçoit fréquemment sa deuxième épouse, Marocaine également, à l'insu de celle qui s'est sacrifiée pour l'éducation de ses enfants. En apprenant cette trahison, Shéhérazade demanda le divorce à Mohamed qui s'exécuta aussitôt. C'était en 1998. La mère regagne son pays natal et laisse Youssef Mandari à Dubaï, chez des amies à elle, pour terminer son année scolaire. Au Maroc, Shéhérazade perd tout contact avec son fils aîné, Hicham Mandari. Celui-ci a élu domicile, en compagnie de son épouse, aux Etats-Unis et exerce un chantage crapuleux en contrepartie de l'argent. Au fait, il était en cavale, avec en otage sa femme et sa fille Rachida, pour une histoire de faux-billets bahreïnis (370 millions de dollars US). Il est impliqué jusqu'au cou dans un réseau gigantesque de falsification de monnaie. Sa tête est mise à prix et son arrestation n'a été qu'une affaire de quelques jours. Celui qui a voulu désespérément faire chanter feu Hassan II depuis les Etats-Unis est tombé dans son propre piège. Hicham Mandari, qui se faisait passer pour un conseiller spécial du Palais royal, est démasqué pour être un professionnel de la magouille, qui avait sévi, notamment à Rabat. Obsédé qu'il est par l'argent, il s'est transformé en maître chanteur. Alors que Mandari faisait la Une des Journaux, aussi bien à l'étranger qu'au Maroc, Mme Fechtali apprend l'arrestation de son deuxième fils, Youssef Mandari, à Dubaï pour une histoire d'escroquerie à grande échelle dont la victime n'est qu'un autre Américain nommé Fisher. Décidément, la famille Mandari a la magouille dans les veines. Tel père, tels fils. Hicham et Youssef Mandari ont tous les deux hérité de cette ambition démesurée de cet homme inconscient qu'est Mohamed Mandari. Résultat : l'un abattu en Espagne, l'autre en prison à Dubaï. Pour ce qui est de Shéhérazade, elle s'est remariée à deux reprises et s'est installée définitivement à Rabat. Jusqu'au jour où elle apprit l'assassinat de son fils pour se rendre en Espagne en vue de rapatrier son corps au Maroc. Le père, lui, ses dernières nouvelles font état de son souhait insistant d'aller à Malaga. Indéniablement, c'est pour récupérer sa part de l'héritage.


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