Dans un rapport du ministère délégué Longtemps confiné dans l'anonymat ou, tout au plus, faisant partie d'un cercle clos, le secteur de la recherche scientifique au Maroc commence à émerger. Etat, secteur privé et coopération internationale hissent le Maroc à la troisième position africaine derrière l'Afrique du Sud et l'Egypte. Les perspectives de son développement sont maintenant tracées par le ministère de tutelle. La recherche n'en sortira que mieux renforcée. Chaque fois que le secteur de la recherche scientifique au Maroc était abordé, tout le monde se contentait de hausser les épaules ou, à défaut de comprendre son importance, de cligner des yeux. Pourtant, en termes de production scientifique, le Maroc se trouve sur le podium continental tout juste derrière l'Afrique du Sud et l'Egypte. Aussi étonnant que cela puisse paraître, c'est en tout cas un des points forts du rapport d'activité et de bilan présenté dernièrement par le ministère délégué à la recherche scientifique. Chiffres à l'appui, le département dirigé depuis le premier gouvernement de l'alternance par le Professeur Omar Fassi Fihri, offre au public et aux intéressés un recueil d'une cinquantaine de pages bien documenté et embrassant tous les secteurs d'activité en matière de recherche scientifique. Ainsi, ce sont 17398 chercheurs qui exercent au Maroc et se répartissent entre les universités (10069), les établissements de formation des cadres ( 2751), les établissements publics de recherche (4020) et les établissements privés (558), dont 3181 femmes. Ces chercheurs se répartissent par discipline scientifique comme suit : 39,69% en sciences exactes et naturelles, 27,58% en sciences de l'ingénieur, 25,26% en sciences humaines, sociales et de gestion, 7,52% en sciences médicales. Ce personnel a donc contribué à augmenter sensiblement la production scientifique qui a vu son volume doubler entre 1997 et 2001. Ainsi, de 510 publications, le Maroc est passé à 1010 références enregistrées par la base de données PASCAL. En outre, l'étude biblimétrique indique que le nombre total de publications produites par l'ensemble des chercheurs rattachés à 496 laboratoires est de 8492, dont 4027 communications dans différents colloques, 3413 articles publiés dans des revues internationales, 879 articles publiés dans des revues nationales, 66 chapitres d'ouvrages collectifs, 60 ouvrages d'auteur et 47 ouvrages en tant qu'éditeur scientifique. Ce tableau est complété par 1095 thèses soutenues en 2002-2003 et 252 dépôts de brevets concernant essentiellement le génie mécanique, le génie électrique, de l'électronique, des matériaux, de l'agroalimentaire et des technologies des énergies renouvelables. Il s'agit bien là de performances appréciables compte tenu de la modicité du budget alloué à la recherche. Ainsi, le plan quinquennal 2000-2004 avait prévu un investissement global de l'ordre de 567,8 millions de dirhams. Effort financier appréciable Pour l'année 2003, ce budget s'est élevé à 93,15 millions de dirhams consacrés à la mise en place du réseau informatique Marwan, de l'institut marocain de l'information scientifique et technique, du siège du CNRST, de l'institut national de recherche sur les plantes aromatiques et médicinales, des unités d'appui technique à la recherche, des pôles de compétence, de l'équipement des laboratoires de recherche universitaire, du centre d'étude et de recherche sur l'eau et l'énergie, du soutien à la recherche fondamentale, du réseau des sciences de l'environnement et du centre d'étude et de recherche saharienne. De son côté, le secteur privé contribue également au financement de la recherche. Ainsi, le pôle mines de l'ONA y a alloué 150 millions de dhs, les entreprises des secteurs du textile, du cuir, de l'agroalimentaire et des IMME consacrent 200 millions de dhs pour des travaux de recherche-développement. A cela, il faut ajouter 37 millions de dirhams représentant 0,25% du chiffre d'affaires des services concédés ou privatisés tels la 2ème licence GSM et Ittisalat Al Maghrib. Les dépenses consacrées à la recherche scientifique au Maroc ont connu ainsi une augmentation notable. En 1997-1998, la part de la recherche dans le PIB ne dépassait guère 0,3%. Mais, en 2001-2002, l'effort financier a fait augmenter cette part à 0,7%, consolidée en 2003 pour se situer à 0,79%. Un effort somme toute appréciable même s'il reste en deçà des normes internationales. Quoi qu'il en soit, ledit rapport a l'avantage de sortir un secteur essentiel pour le développement de l'anonymat. Désormais et avec le rythme soutenu de la progression et l'effort financier l'accompagnant, l'avenir de la recherche scientifique peut être appréhendé avec plus d'optimisme. T.J