Cheb Mami Cheb Mami est avant tout une figure emblématique du Raï. Ayant acquis une notoriété en Algérie, son pays de naissance, cet artiste n'a pas tardé à franchir toutes les frontières grâce à une voix d'or. Cheb Mami est aussi l'un des pionniers en matière de rapprochement entre les genres. Grâce à sa persévérance et sa créativité, ce chanteur a su imposer un style novateur en réussissant la gageure de chanter devant un public jeune et métissé de plus en plus étranger à la culture algérienne. La Gazette du Maroc l'avait rencontré durant son passage au Maroc pour assister à la sélection des cinq femmes de l'année. La Gazette du Maroc : peut-on savoir quel est votre prochain spectacle ? - Cheb Mami : J'ai prévu mon futur concert le 26 mars. Il se déroulera à Paris avec plusieurs chanteurs comme Shérine et dont les recettes seront destinées aux sinistrés d'Al Hoceïma. On entend parler dernièrement d'un spectacle aux Emirats arabes unis, quand est-ce que vous comptez vous produire la-bas ? - En effet on m'a contacté des Emirats pour des spectacles mais j'ai choisi d'enregistrer d'abord mon disque au Caire avant de faire une tournée dans tous les pays arabes. Donc cela sera reporté sûrement puisque mon futur album ne sortira qu'au mois de septembre prochain. Combien de chansons avez-vous prévues pour votre prochain album ? - Ça va être autour de treize chansons dont trois ou quatre dans le style européen comme j'ai l'habitude de faire et les autres à la façon orientale comme “ Youm wara Youm ” avec bien sûr une chanson que je chanterai en duo, mais je n'ai pas encore choisi le chanteur avec qui je vais le faire. Est-ce que vous avez déjà choisi un titre pour votre nouvel album ? - En général je ne choisis le titre qu'en dernier stade, c'est-à-dire après avoir choisi les paroles et les maquettes, mixé et enregistré. Comment choisissez-vous les paroles de vos chansons? - Je choisis d'abord le thème de mes chansons. Après vient le choix des paroles. En fait cela dépend : des fois c'est moi qui écris les paroles et des fois je fais appel à un compositeur. Pour cet album par exemple plusieurs thèmes seront traités comme la vie parisienne et, bien sûr, des chansons d'amour. Est-ce qu'il vous arrive d'enregistrer des chansons et de ne pas les inclure dans l'album ? - Cela m'arrive tout le temps. Pour chaque album je prépare dix-huit chansons et je sors seulement treize pour avoir plus de possibilité de choisir les meilleures chansons, je suis très exigeant dans ce sens. Vous étiez le parrain de “ Casting star ”, d'où vous est venue cette idée ? - En fait on m'a demandé d'être le parrain de cette émission. Et comme elle me rappelait une émission en Algérie qui s'appelle “ Alhan wa Chabab ” que je suivais et que je trouvais bien, j'ai accepté. Je trouve que ce genre de programmes est très important pour donner une chance aux jeunes débutants qui ont du talent et qui ont besoin d'occasion pareille pour se confirmer. D'ailleurs je ne regrette pas d'avoir parrainé cette émission, je trouve que tous les jeunes participants étaient talentueux, la preuve c'est qu'ils ont très bien réussi leur première soirée à Paris. En parlant des débuts de carrière, est-ce que les vôtres étaient difficiles ? - Oui, il faut dire que mes débuts étaient très durs j'ai eu beaucoup de mal à m'affirmer sur scène, mais on y arrive toujours lorsqu'on suit une voie particulière. On a plus de chance de réussir quand on a du talent. Il n'empêche qu'il faut s'accrocher et vraiment aimer ce qu'on fait. J'ai commencé à chanter dans les fêtes de mariage en Algérie au début des années quatre-vingts et cela a duré jusqu'en 1985. Durant ces années je n'ai jamais perdu espoir, j'étais sûr que j'allais réussir. Et finalement j'ai pu m'imposer. BInterview réalisée par Yousra Amrani