Ambitions d'investisseurs chevronnés Après avoir beaucoup donné au secteur de la biscuiterie avec la création de Bimo qu'elles ont cédée en 1999, les familles Meskini et Ebbo se lancent dans la confiserie. Elles viennent de créer BAMS à laquelle elles ont également donné tous les atouts pour remarcher sur les traces de leur ex-société qui détenait jusqu'à sa cession 56 % de parts de marché. Nouvelle page dans l'activité de la confiserie au Maroc avec la création de BAMS. Cette dernière a aujourd'hui tous les atouts pour remarcher sur les traces de Bimo devenue un cas d'école sous la houlette de ses co-fondateurs. Opérant à l'époque dans le secteur de la chocolaterie, les familles Meskini et Ebbo avaient osé se lancer dans la biscuiterie en 1981. A cette époque où seuls quatre opérateurs évoluaient dans ce secteur très peu développé, elles avaient créé Bimo qui est devenue au fil des années synonyme de biscuit pour des millions de petits Marocains et même les grands. Le biscuit était préparé par la ménagère. Il fallait créer un produit à la taille de l'enfant mais aussi à la pièce. Autrement dit, un enfant, un biscuit, une pièce. L'idée devient très vite la devise de Bimo, la marque à l'épi de blé. Au prix de 1 à 2 dirhams le paquet, les noms se succédèrent : Golden, Tonik, Tango, Merendina, Tagger… Cette gamme qui ne cessait de s'élargir, ajoutée à la croissance du marché à l'intérieur, nécessita une autre ligne de production. En 1994, l'entreprise passe à deux usines sur son site d'Ain Sebâa. De nouveaux produits voient le jour. Et même le concept de pâtisserie fut introduit. Au total, ce sont les cinq sections, notamment le caramel, les dragées, la chocolaterie, les fourrages fruits et le riz soufflé, qui composent les 200 références que comptait la société. En dépit de sa bonne position, leader avec 56 % de parts de marché, les fondateurs, pour des raisons personnelles, décident de céder l'entreprise. Plusieurs offres étaient faites, mais les familles Meskini et Ebbo ont préféré céder leur société à un groupe marocain. Ainsi, en six mois de négociations, l'entreprise fut cédée par ses co-fondateurs en septembre aux groupes ONA, à travers la SNI et Danone, qui l'ont achetée à parts égales. Déjà en cette année, le marché de la biscuiterie était évalué à quelque 45.000 tonnes, générant un chiffre d'affaires de 664 millions de dirhams, dont 96 % sont réalisés par 7 fabricants sur les 24 opérateurs identifiés. Depuis, le marché n'a pas beaucoup évolué. Et les familles Meskini et Ebbo ont décidé de revenir cette fois-ci dans la confiserie. "C'est notre expérience acquise à travers les sociétés Leader Food, Ebbo Maroc, MSA et Bimo que nous comptons réunir en une pour en faire bénéficier BAMS", souligne Eric Ebbo, administrateur directeur général de BAMS. 150 millions d'investissement Il faut dire que les anciens propriétaires de Bimo n'ont pas lésiné sur les moyens pour revenir dans un secteur de l'agroalimentaire dont ils ont pratiquement fait la branche biscuiterie. Ils ont arrêté un programme d'investissements de 150 millions de dirhams sur trois ans dont 58 millions de dirhams ont déjà été investis pour équiper l'usine de machines autorisant des créations audacieuses. "Nos machines sont complètement automatisées et sont de dernière génération. Elles ont façonné de nouveaux produits qui se portent déjà bien sur le marché", confie l'administrateur directeur général de la société. En effet, pour l'heure, BAMS a lancé sa première gamme de produits, les confiseries "BAMI". Selon Eric Ebbo, la société mettra également sur le marché avant la fin de l'année sa gamme chocolatée "CHOCOBAM". Actuellement, même si le management de BAMS ne veut pas raisonner en termes de parts de marché, du moins pour le moment, il ne cache cependant pas son ambition de devenir leader du marché. Qu'en sera-t-il de la politique commerciale de la société? Sur la question, Eric Ebbo n'y va pas par quatre chemins. "Nous menons pratiquement la même politique que nous avions initiée à Bimo. Nous avons reconduit notre devise de jadis, un enfant, un biscuit, une pièce", confie-t-il. L'exportation au programme Sur le marché de l'export, le management de BAMS a déjà une idée nette de ce qu'il va entreprendre. Sur ce front, il a fini de nouer un partenariat avec Walt Disney avec qui BAMS a signé un contrat d'exclusivité. Autre argument pour se lancer sur le marché international, la nouvelle société a engagé une démarche Qualité afin d'acquérir les certifications ISO et HACCP, qui "seront le gage de procédés de fabrication exigeants et de pratiques d'hygiène sûres".