La filière céréalière Premier fournisseur du Maroc en blé, France Export céréales vient de faire campagne au Maroc pour son blé tendre. Des milliers de tonnes de cette denrée ont été importées de France par le Royaume cette année. "La France devrait ainsi maintenir sa position de fournisseur historique et régulier du Maroc après une campagne 2002-2003 marquée par des importations marocaines importantes au départ de la France à hauteur de 838.000 tonnes (juillet 02-juin 03)”, a souligné Jean-Jacques Vorimore, vice-président de l'Association générale des producteurs de blé et autres céréales. Avec ce volume, le Maroc est classé troisième client, hors UE, de la France après l'Egypte et l'Algérie. En organisant à Casablanca le premier du mois courant "Les rencontres 2003 franco-marocaines des céréales" France Export céréales veut maintenir sa position de premier fournisseur du Royaume en blé.Ont pris part à ces rencontres plus d'une cinquantaine de personnes, venues de l'Hexagone, et toutes impliquées dans la production et la commercialisation de la filière céréalière. La tenue de ce séminaire au Maroc montre l'intérêt qu'ont les deux parties, les exportateurs français et l'ONICL (Office national interprofessionnel des céréales et légumineuses), à se satisfaire mutuellement.Pour les organisateurs, une des caractéristiques de la réunion de cette année est de mettre en valeur la qualité de la récolte française 2003. Avec 30 millions de tonnes de blés "haut de gamme" moissonnés cette année, la récolte devrait satisfaire les besoins des clients à l'exportation les plus exigeants. "Taux de protéines élevé, poids spécifique satisfaisant, taux d'humidité idéal, très bonne qualité boulangère, le millésime 2003 est sans doute l'un des meilleurs de la dernière décennie", a-t-il souligné encore.Qu'il s'agisse d'importations ou de soutiens aux prix, les produits du blé dur, de l'orge et du maïs sont aujourd'hui libres. Seul subsiste un reliquat de régulations par l'Office des achats de blé tendre destinés à la fabrication de la farine subventionnée, dont le prix à la consommation est encadré. L'Etat marocain fixe encore, pour chaque campagne, les prix d'achat et de vente du blé tendre.Mais ce qui caractérise le négoce sur le blé tendre à la veille de sa récolte au Maroc est le changement sur le système de taxation des importations . "En ce moment, il n'y a plus d'importations puisque les minotiers ne pouvaient pas suivre les prix. Le gouvernement a tendance à protéger la production nationale", indique un opérateur dans le commerce du blé tendre.Ceci s'explique par l'achat du blé national par les commerçants et livré à l'ONICL pour la fabrication de la farine subventionnée.La conséquence de cette situation est l'absence du blé sur le marché libre. Un dysfonctionnement qui doit être résolu si l'on veut maintenir un certain équilibre dans l'approvisionnement de cette matière. Possibilités de réformes du marché du blé tendre Elle peut s'envisager sous deux aspects, nécessairement liés : la baisse à terme des droits de douane et la suppression progressive des subventions de soutien à la consommation. Quel que soit le cours mondial du blé tendre, le système en vigueur permet de fixer un prix cible rendu Maroc aux environs de 250 USD la tonne, ceci dans l'optique de protéger les producteurs nationaux. Les négociations agricoles dans le cadre de l'accord d'association devraient entraîner à terme une baisse des recettes tarifaires céréalières. Cette évolution rendra plus difficile la protection du marché intérieur : en période de forte production de blé, les importations, et donc les recettes douanières diminuent alors que le soutien des prix à la production et à la consommation (pour la fabrication d'un million de tonnes de farine subventionnée) demeure constant. Ce système, qui protège les producteurs, ne favorise pas la qualité du blé et la compétitivité entre opérateurs.