Formation Le second anniversaire des attentats du 11 septembre vient d'être célébré dans un contexte où la question de la sécurité aérienne est encore d'actualité. C'est pour voir, entre autres, dans quelles conditions le déficit d'inspecteurs es sécurité pourrait être résorbé et comment amener les autorités aéroportuaires à appliquer les normes OACI que Marrakech a abrité les 9èmes conférence mondiale Trainair et symposium international de formation aéronautique. Détails d'une situation, somme toute, inquiétante. Après Montréal et Madrid, respectivement en 1997 et 2000, Marrakech vient d'abriter les 9èmes conférence mondiale Trainair et symposium international de formation aéronautique. La rencontre, qui a réuni 300 représentants des autorités aéroportuaires des 188 pays membres de l'OACI (Organisation de l'aviation civile internationale), visait à trouver les voies et moyens à même de renforcer le niveau de sécurité dans les aéroports. L'idée était précisément de voir comment les ressources humaines peuvent jouer pleinement leur rôle pour assurer la sécurité et la sûreté dans le domaine de l'aviation civile. Un sujet d'actualité brûlante avec la célébration du second anniversaire des attentats perpétrés le 11 septembre 2001 sur les Twin Tower de New York. Bien entendu, la principale piste était déjà identifiée par les professionnels. C'est en l'occurrence la formation que nombre de pays membres de l'OACI ont d'ailleurs investie depuis plusieurs années, y compris le Maroc. Mais voilà, le constat est amer: ces pays l'ont pratiquement tous mal investie à telle enseigne qu'aujourd'hui encore le secteur aéronautique mondial, plus précisément dans les pays en voie de développement, souffre cruellement d'un manque d'inspecteurs es sécurité qualifiés. D'ailleurs, le Dr Saïd Cherif, récemment élu à la tête de l'OACI, dira à ce propos : "nos recherches ont identifié trois raisons principales de carence des auditeurs nationaux qualifiés de la formation en sécurité. D'abord, il y a peu de centres de formation de ces inspecteurs pour satisfaire la demande. Ensuite, la formation dispensée répond souvent aux besoins nationaux et rarement à ceux internationaux. Enfin, peu d'Etats ont les prédispositions pour justifier l'investissement financier et humain que cette sécurité implique." Le programme Trainair Pour pallier ces insuffisances et rectifier le tir, l'OACI avait mis en place, en 1990, un système d'échange mondial pour la formation aéronautique. Dénommé Trainair, ce programme, mis en œuvre depuis 1999, se fixe notamment pour objectif d'améliorer la qualité, l'efficacité et la rentabilité de la formation aéronautique à une époque où les demandes en matière de formation créées par les nouvelles technologies rendent nécessaire une approche plus globale des problèmes de formation. Concrètement, ce programme est basé sur la normalisation des enseignements dispensés par les centres de formation et sur la coopération inter-établissements de formation au sein d'un réseau international. Ceci se traduit notamment par le partage de ressources sous la coordination et avec le soutien de l'OACI, particulièrement par l'échange de malettes pédagogiques normalisées (MPN). Aujourd'hui, presque tous les centres de formation aéronautique des 188 pays membres sont agréés par le bureau Trainair de Montréal. Mais là encore déception : les 170 audits et missions de suivi opérés par les inspecteurs de l'OACI ont révélé que les Etats ont certes fait des progrès pour améliorer le niveau de sécurité, mais peu d'entre eux ont atteint un niveau de mise en oeuvre des dispositions de Trainair satisfaisant. C'est simple, le niveau de déficience dans l'application tournait autour de 60%. Tandis que 90% des Etats n'ont jamais correctement respecté les directives en matières de conditions de recrutement, de formation des personnes et formation continue. Inquiétant, non ? En tous cas, les auditeurs de l'OACI sont très prochainement attendus au Maroc. Mais, si l'on s'en tient aux déclarations de Mohammed Amal Guedira, Directeur Général* de l'ONDA, tout devrait bien se dérouler. En effet, selon lui "la sûreté a certes un coût, mais elle n'a pas de prix. C'est à dire que, pour sécuriser nos plate-formes, on est obligé de mettre en place l'ensemble des mesures préconisées par l'OACI. Il ne s'agit donc pas pour nous de prendre des risques en minimisant les coûts. Par contre, il s'agit de renforcer les mesures de sécurité quel que soit le coût de façon à pouvoir donner à nos plate-formes aéroportuaires un risque quasi-nul pour tous les passagers qui y transitent". Les avantages de la méthodologie Trainair La méthodologie Trainair permet de créer une synergie au niveau mondial dans la mise en place d'enseignements normalisés de qualité dans le domaine de l'aviation civile. Au niveau pédagogique, ses avantages sont les suivants : - l'enseignement a un caractère pratique; - quelle que soit la personnalité de l'enseignant, ce sont principalement les outils pédagogiques qui donnent son caractère à la formation; - l'enseignement est conçu en vue de résultats pédagogiques bien définis au profit de la population cible pour laquelle il a été élaboré; - les techniques et les moyens pédagogiques les plus modernes sont mis à profit; - dans un souci d'efficacité maximum, les MPN sont soumises à une évaluation et à une révision rigoureuse pendant la phase de conception, -les candidats à un poste de concepteur de MPN sont soigneusement choisis et formés avec rigueur. * Mohammed Amal Guedira était encore directeur général de l'ONDA au moment où il a fait cette déclaration.