Après une fin d'année morose, les observateurs misent sur une reprise du secteur aérien vers la moitié de l'année prochaine. Toutefois, les tensions sociales s'annoncent intensives. La tourmente financière dans laquelle les compagnies aériennes mondiales en général, et américaines en particulier, sont prises depuis les attentats du 11 septembre continuera en 2002 mais avec une éclaircie à l'horizon. Les experts du secteur estiment que les profondes difficultés que traversent depuis trois mois et demi les compagnies à cause de la forte chute du trafic aérien devraient persister au premier trimestre 2002 puis s'atténuer à la faveur d'un redressement de l'économie américaine. Continental Airlines la cinquième compagnie aérienne américaine, prévoit déjà qu'elle aura renoué avec les bénéfices au deuxième trimestre 2002. Les billets restent toutefois trop bon marché pour que les compagnies en tirent une source de revenu suffisante pour compenser le manque à gagner de l'automne 2001. En outre, dans l'intervalle, la facture des assurances et de la sécurité ne cesse de s'alourdir. Les compagnies cherchent donc à faire encore davantage d'économies. Elles ont supprimé des emplois et réduit leurs capacités en 2001, elles cherchent maintenant à économiser sur les dépenses salariales. Aux Etats-Unis, plusieurs d'entre elles ont pris contact avec leurs syndicats, comme Delta Air Lines, afin de tenter de renégocier avec eux les salaires. Les négociations ne seront pas toujours aisées, comme le prouve la situation chez United Airlines, filiale d'UAL Corp. Les techniciens ont voté jeudi dernier à une majorité écrasante en faveur d'une grève et la Maison Blanche a menacé d'intervenir. La grève pourrait n'avoir lieu qu'en février. Il s'agira du premier mouvement social d'ampleur auquel le secteur aérien sera confronté depuis les attentats. Après le 11 septembre, les compagnies ont supprimé en tout plus de 80.000 emplois aux Etats-Unis. Elles bénéficieront en revanche de la baisse du prix du kérosène, ainsi que de ses capacités réduites (moins de vols et moins d'avions) car elles lui permettront d'augmenter le prix du billet une fois que la demande aura atteint un niveau satisfaisant. Ce n'est pas encore d'actualité et la Fédération américaine du transport aérien (ATA) prévoit une perte totale de 7 à 9 milliards de dollars pour l'ensemble du secteur en 2001. Les compagnies américaines sont les plus touchées et leurs pertes représentent l'essentiel des pertes mondiales, évaluées par la Fédération internationale (IATA) à 10/12 milliards de dollars.