L'Algérie ne décolère pas. Le Maroc sait raison garder tout en soulignant l'appui considérable de l'Amérique des deux partis, démocrate et républicain, à sa politique. Un tournant ! Pour sa première sortie sur la question du Sahara marocain, le président Barack Obama a choisi le message royal direct. Le président américain très attendu dans la région sur la question, espère que Christopher Ross, l'émissaire de l'ONU pour le Sahara, parviendra à promouvoir un dialogue constructif pour régler le conflit qui oppose le royaume aux séparatistes du Polisario. «J'espère que Christopher Ross, un diplomate chevronné ayant une large expérience de la région, pourra promouvoir un dialogue constructif entre les parties», affirme M. Obama dans un message au Souverain en réponse à celui que le Souverain lui avait récemment envoyé. Le plus important a été certainement, l'accent mis sur «l'importance que revêt la question du Sahara occidental pour vous, votre Royaume et toutes les populations qui ont souffert à cause de ce conflit». Barack Obama a en outre souligné dans son message qu'il «partageait» avec le Souverain «l'engagement que les négociations menées sous les auspices des Nations-Unies, constituent le cadre approprié permettant de parvenir à une solution mutuellement acceptable». En fait, le président américain avait, dès son élection, reçu une lettre de la part du congrès américain dans laquelle il lui fait part de sa conviction que la position de son pays militant pour un Sahara autonome sous la souveraineté du Maroc est la seule solution «viable». Les élus américains appellent le président Obama «à soutenir cette politique de longue date et à préciser, avec des paroles et des actions, que les Etats-Unis travailleront pour assurer que le processus onusien continue à soutenir ce cadre de négociations comme étant la seule option réaliste de compromis qui pourra mettre fin à ce regrettable conflit». La lettre appuyée par une motion de soutien au Maroc signée par 229 membres du Congrès (115 démocrates et 114 républicains), qualifie le plan d'autonomie proposé par notre pays de «révolutionnaire» et à même de «résoudre le conflit qui a duré plus de 30 ans dans le cadre de l'autodétermination pour le Sahara occidental». Initié en 2007 en réponse à la sollicitation des Etats-Unis et de l'ONU, «le plan marocain qui est basé sur le compromis a reçu un soutien considérable de la communauté internationale comme étant une percée décisive pour atteindre la paix et qui a mené à quatre rounds de négociations sous l'égide de l'ONU», soulignent les membres du Congrès américain tout en insistant sur le fait que le Maroc demeure l'allié le plus ancien «de leur pays et son partenaire pour la paix au Moyen-Orient». A vrai dire, le message de Barack Obama fait écho à ladite lettre en ce qui concerne l'action de Christopher Ross. Le Congrès américain a également émis le vœu que «malgré tout, le nouveau représentant de Ban-Ki Moon, en la personne de Christopher Cross, agira «dans la continuation des négociations basées sur l'évaluation» de son prédécesseur. Peter Walsum en l'occurrence, qui avait conclu, avant son départ «qu'un Etat indépendant au Sahara est irréalisable». La position de l'Amérique est devenue plus favorable à la position du Maroc. En témoigne la déclaration du sous-secrétaire d'Etat américain Richard Armitage, cité par Al jazzera il y a un certain temps et qui exprime sans ambage que «les USA soutiennent l'intégrité territoriale du Maroc». Ce qui a marqué un changement perceptible de la position de Washington vis-à-vis de la question du Sahara. A noter aussi que les amis américains, avec pour chefs de file Madeleine Albright et l'ex-commandant suprême de l'OTAN Wesley Clark, avaient manifesté leur volonté de «faire du Sahara occidental une priorité de Barack Obama». Ils ne sont pas les seuls : des études l'incitent à soutenir le royaume : la presse a déjà fait l'écho du rapport élaboré entre autres par le «Potomac Institute for Policy Studies» (PIPS) basé à Washington, et le département de gestion des conflits à la School of Advanced International Studies (SAIS) et qui rappelle à l'administration américaine sa position : l'autonomie sous souveraineté marocaine. Pour eux, pas question de laisser le choix du statut politique aux calculs séparatistes.