Entre les socialistes et le parti du Premier ministre, l'heure est au désamour. Ce qui risque de pénaliser profondément la majorité actuelle. Pis, cette dernière risque de tomber après les communales. Contexte ! Entre l'USFP et le PI ce n'est pas la confiance qui règne. Depuis la sortie médiatique du Secrétaire général de L'UGTM, la centrale syndicale inféodée au parti du Premier ministre et non moins membre de la direction du parti aux commandes, prévaut un mélange de calculs et de méfiances. Hamid Chabat, car c'est de lui qu'il s'agit, a tiré à boulets rouges sur le parti de la rose. Il a traité, comble de l'infamie pour les socialistes, le père fondateur du Parti, l'emblématique Mehdi Benbarka d'assassin. Sic. Un tollé s'ensuivit. Et voilà qu'un nouvel épisode de tension commence ! Contexte Visiblement, cela est dû aux derniers développements se rapportant à la mutuelle des fonctionnaires. L'histoire est un long fleuve pas du tout tranquille, on en retient essentiellement la décision du ministre, et non moins membre du Bureau politique de l'USFP Jamal Aghmani, d'interdire à l'actuel président de la Mutuelle de briguer à nouveau la présidence, voire se présenter aux élections professionnelles en préparation. Elu sous les bannières de la gauche, M'hammed Farraa, le président suspendu était également membre de l'alliance de gauche à la deuxième chambre. Et le PI dans tout cela ? En fait, le président de la mutuelle a quitté son parti et son syndicat et rallié Hamid Chabat et sa centrale UGTM. Il n'en fallait pas plus au maire de Fès Chabat, pour en faire sa propre bataille. Poussant le zèle encore plus loin, il trouve «un parallèle entre ce que faisait Benbarka aux opposants et ce que Aghmani reproduit» dit-il à Akhbar Alyoum ! Plus, Chabat s'en prend au parti et à ses positions lors de la tension entre gouvernement et routiers. Interrogé sur la question, Abbas El Fassi a désavoué le syndicaliste. Promettant une mise au point, il signifie aux socialistes qui l'ont rencontré mardi dernier, que le porte- parole du parti restera son Secrétaire général. Toile de fond En fait, le cumul négatif entre les deux partis ne compte pas que la question de Chabat et ses propos incendiaires. Il y a eu en premier chef le débat étalé sur la voie publique concernant les ponctions sur salaires des grévistes. Un clash qui a été marqué par la discussion sur la constitutionnalité de la décision gouvernementale. Viennent ensuite les réformes constitutionnelles : pour le PI, il n'est plus question d'en parler avant les élections. Le timing n'est pas le seul hic. Car, justement, la formule est mise en équation par le parti du Premier ministre : « on doit commencer là où se sont arrêtées les concertations entre les partis de la koutla en 2007 ». Autrement dit, le PI demande aux socialistes de tout recommencer … Pour l'heure, les rapports sont au point mort. Une rencontre probablement formelle réunira les deux directions ce week-end et a toutes les chances de sceller la rupture. Ce qui imputera négativement sur les enjeux post-électoraux. D'autant plus que les objectifs des uns et des autres sont différents, sinon contradictoires dans ces communales. n