Le Maroc a réagi fermement aux nouvelles gesticulations du Polisario en exhortant l'ONU à assumer ses responsabilités. Alger fait preuve de sa volonté d'escalade La bande à Abdelaziz, le Polisario, a tenté d'organiser un «événement» à Tifariti : la distribution de logements, très virtuels il faut préciser. Le Maroc a bien évidemment réagi en interpellant l'ONU, mais aussi en réaffirmant son refus de toute tentative de profiter des accords de cessez-le-feu pour créer un fait accompli utilisable par les séparatistes dans leur propagande mensongère. En effet, derrière ces gesticulations autour de Tifariti, il y a un mensonge, un mythe que l'Algérie et le Polisario veulent valider et imposer comme une vérité. Il n'y a jamais eu de territoires libérés au Sahara, le «Polisario» n'a jamais réussi à tenir une localité, ou même quelques dunes pendant quelques jours. Les FAR l'en ont toujours délogé. L'on se rappelle d'Amgala, où malgré l'appui et l'implication de l'armée algérienne, les FAR ont obligé le Polisario à décamper sans compter ses morts et ont arrêté 320 militaires algériens que le Maroc a remis à l'Algérie sans compensation. C'est peut-être cela que les sicaires du pouvoir algérien nomment «le narcissisme historique». En vérité à l'avènement du cessez-le-feu, le Polisario était vaincu militairement et ne pouvait plus tenter que des coups limités dans le temps et de moins en moins éloignés de la frontière, de Tindouf. La stratégie des murs et la perte de l'avantage de la connaissance du terrain, ne sont pas les seules causes. Déjà à l'époque, le rêve révolutionnaire s'estompait et les «combattants» étaient démoralisés. Aujourd'hui, le «Polisario» tente de transformer cette défaite cuisante en mini-victoire. Il tente d'accréditer l'idée de la zone démilitarisée, celle séparant les murs des frontières était libérée. Alors qu'il ne s'agissait que de zones que les FAR contrôlaient sans y avoir de campement permanent. Cette stratégie est mise en œuvre depuis plusieurs années. Les séparatistes veulent faire croire à l'existence de zones libérées et ont choisi de faire de Tifariti une cité surgie de nulle part. Créer l'urgence Cette stratégie est appréhendée à sa juste mesure par les responsables marocains. L'armée suit tous les mouvements et est prête à toutes les éventualités, mais ils savent néanmoins que ce n'est qu'une suite de provocations au service de la stratégie diplomatique algérienne. Pourquoi cette provocation et pourquoi maintenant ? Les gouvernants d'Alger savent que la proposition d'autonomie s'impose comme la seule solution viable. Ils savent cependant aussi, que tant qu'il est «froid», ce conflit aux yeux des superpuissances reste gérable. En vérité le statu-quo, qui assure la stabilité par l'Administration marocaine tout en maintenant en vie, même sous masque respiratoire, les lubies du Polisario, ce statu-quo arrange plusieurs capitales. En effet cela leur permet de sauvegarder la qualité de leurs rapports tant avec Rabat qu'avec Alger. Bouteflika III, rompu aux arcanes de la diplomatie, ne sait que trop bien que le temps travaille pour le Maroc. Abdelaziz, lui, constate chaque jour que le rêve a déserté Tindouf, qu'à part ses fonctionnaires, personne n'y croit plus. Le premier but de la provocation de Tifariti, c'est de créer une situation de tension, amenant un sentiment d'urgence au niveau du conseil de sécurité de l'ONU. L'un des arguments de ceux qui optent pour la solution politique étant la stabilité, Alger et ses boys veulent répondre par une tension factice, laissant entendre, qu'une guerre était possible. Les officiels marocains ne tombent pas dans le panneau même si l'armée est prête à raser Tifariti en quelques heures. Ils allient fermeté sur les principes et clairvoyance sur les moyens. C'est une attitude que le Maroc a toujours respectée depuis le début du conflit. Amgala I et II, l'attaque de Bir Anzarane, celle de Tan-Tan étaient des casus-belli évidents, le Maroc a refusé la guerre contre l'Algérie. Cette retenue a évité aux deux pays et à la région, un conflit armé, sans doute désastreux. En renonçant à son droit de suite, au grand dam des militaires qui voulaient en découdre, le Maroc a sauvegardé l'essentiel : l'avenir. Malheureusement, Alger n'a pas les mêmes scrupules. Car si la nouvelle provocation a eu lieu juste avant le retour de la question du Sahara devant le conseil de sécurité de l'ONU, elle a aussi eu lieu à quelques jours du plébiscite programmé d'Abdelaziz Bouteflika. Manière claire d'annoncer qu'il ne changera pas de cap. La retenue du Maroc, s'est insinuée jusque sur les colonnes de sa presse. Elle ne développe aucun réflexe anti-algérien, heureusement n'a pas fait des tartines sur la mascarade qui sert de démocratie à nos voisins. Elle fait même dans les règles de bienséance maximale. Ainsi aucun journal n'a publié une information connue et recoupée par tous les éditorialistes. Abdelaziz Bouteflika a présenté sa candidature à la police nationale avant de rejoindre le FLN. Il a été refusé parce qu'il lui manquait pas mal de centimètres pour atteindre la taille minimale. La demande est toujours dans les archives, et les journalistes, dans leurs moments de détente, appellent Bouteflika III le brigadier, c'est le grade auquel il aurait terminé sa carrière chez les flics. Cette hauteur n'est pas une faiblesse, c'est le prix à payer pour sauvegarder à l'avenir ses chances. Quand le Maroc aura réglé ce faux contentieux, l'Algérie sera toujours à l'Est de ses frontières, et l'intérêt des deux peuples sera toujours dans l'intégration. La géographie étant immuable, les politiques responsables sont obligés d'en tenir compte. Ceux aux commandes à Alger ne sont pas responsables.