La presse nationale a récemment parlé de l'intention du Polisario par la voix de son maître Mohamed Abdelaziz, de faire construire "son parlement" par deux architectes espagnols à Tifariti à l'intérieur du Sahara et à quelque cent kilomètres du mur. Cette information apparemment passée inaperçue soulève un gros lièvre car si elle s'avère vraie risque d'avoir des conséquences très graves dans l'affaire du Sahara. Pourquoi ? Déjà le Polisario avait provoqué le Maroc en 1991 à la veille de la signature des accords de Houston en essayant de construire tout un ensemble de locaux à Tifariti en y hissant son drapeau. Son arrogance ne s'est pas arrêtée là, mais il a aussi tenté d'implanter une partie de la population des campements de Tindouf avec leur bétail. Les prisonniers qui sont toujours utilisés dans tous les travaux durs ont vu ces préparatifs et la plaisanterie ne s'est pas arrêtée aux populations et au bétail mais aux tas d'ordures que les prisonniers ont chargées et déchargées à Bir Lahlou et à Tifariti. Le polisario aurait ainsi pu démontrer à l'ONU et à la presse internationale qu'il occupait une partie du Sahara avec une population et une administration afin de mettre tout le monde y compris le Maroc devant le fait accompli. L'Algérie qui est «directeur de conscience» du polisario et sentant la rencontre de Hauston venir, savait que tout ce qui pouvait être fait au-delà du mur en matière d'infrastructure serait définitivement acquis pour le polisario une fois les accords signes. Mais le Maroc a vite réagi et pris le polisario de court en effectuant un ratissage au delà du mur. Ainsi tous les projets du polisario ont été avortés. Voilà qu'avec ce projet de construction d'un bâtiment pour parlement qui n'existe nulle part ailleurs, pas même à Tindouf, le polisario et l'Algérie qui lui dicte tout, veulent ni plus ni moins provoquer le Maroc qui se devra de réagir si ce projet venait à être mis à exécution. Et la réaction du Maroc peut avoir deux volets. Le premier diplomatique en s'adressant à l'ONU pour forcer par Minurso interposée le polisario d'abandonner ce projet d'autant plus que les accords de Houston interdisent au polisario toute construction en plus de ce qui existait au-delà du mur avant les accords. Le deuxième volet -ce n'est qu'un scénario- le polisario fait fi des accords de Hauston, n'écoute pas l'ONU et procède à des constructions a Tifariti. Il n'y aura aucun doute, le Maroc interviendra et il ne pourra le faire que par la force. Donc reprise des hostilités. Ainsi l'Algérie et le polisario auront fait porter le chapeau au Maroc. Supposant que le Maroc n'aura pas réagi et aura laisser faire. Le polisario aura fait construire «son parlement», et d'autres bâtiments pour son «gouvernement» et son administration. Rien ne l'empêchera d'implanter ça et là quelques campements avec la population civile pour mettre le Maroc devant le fait accompli. En effet, notre armée ne pourra plus intervenir face au polisario au milieu de cette population civile parce que le Maroc risque dans ces conditions d'avoir et l'ONU et l'opinion internationale sur le dos. Moralité de l'histoire : le polisario se trouvera dans une position confortable en occupant une partie du Sahara avec un «gouvernement» un «parlement» et une population civile avec ses ordures ramenées de Tindouf ! C'est ce Paul Balta du journal le Monde qui a un jour appelé "la politique des maquisards". Heureusement pour le moment ce que je viens de dire n'est encore qu'un scénario. Mais supposons que ce scénario devenait réalité, que pourrons-nous faire ? C'est à méditer. • Ali Najab Ex-prisonnier de Tindouf