Après Tifariti, en février dernier, le Polisario a de nouveau violé le cessez-le-feu avec des festivités dans la localité marocaine d'Aghouinit près de la frontière avec la Mauritanie. Le Maroc n'a pas encore réagi à cette nouvelle provocation. Après les "festivités" de Tifariti en février dernier, le Polisario choisit de nouveau la provocation en s'emparant de la localité d'Aghouinit près de la frontière avec la Mauritanie pour y célébrer ce que les amis de Mohamed Abdelaziz appellent la "journée du martyr". Jeudi et vendredi derniers, avec la complicité et le soutien des autorités algériennes, le Polisario a organisé, dans cette localité proche de Zouirate, un "défilé militaire" avec une quarantaine de blindés, selon des informations de l'Association le Sahara Marocain (ASM). Cette ONG affirme d'ailleurs que quatre desdits blindés sont tombés en panne durant le même défilé. Selon la presse algérienne, qui a fait grand cas de cette nouvelle provocation, le Polisario a lancé plusieurs projets dans cette localité dont un hôpital financé par des fonds basques, une station de dessalement d'eau avec des budgets du gouvernement andalou, ainsi qu'une école et le "siège de la mairie". Selon plusieurs sources d'information, le Polisario, comme c'est devenu une coutume chez les séparatistes, a déplacé les populations séquestrées des camps de Tindouf pour assister à cette "manifestation". L'ASM affirme, dans un communiqué, qu'il s'agit-là d'une nouvelle provocation du Polisario et de l'Algérie, mais surtout d'une tentative pour détourner l'attention de l'opinion publique internationale sur la situation qui prévaut dans les camps de Tindouf. Le Polisario, depuis la dernière semaine de mai 2006, avait de nouveau imposé un strict blocus aux camps après un soulèvement guidé par la tribu des "Laâyaycha" qui protestait contre les violences exercées contre les siens. Aghouinit, commune rurale relevant d'Aousserd et située à près de 900 kilomètres de Tindouf, fait partie de la zone démilitarisée (comme Tifariti) suite au cessez-le-feu de 1991. Le Maroc n'a pas encore réagi officiellement à cette nouvelle provocation comme il l'avait fait lors de l'incursion des polisariens dans la localité de Tifariti (commune rurale relevant de Smara). Dans son dernier rapport au Conseil de sécurité de l'Onu, Kofi Annan avait cité cette incursion à Tifariti comme l'une des violations du cessez-le-feu commises par le Polisario et appelé au strict respect des dispositions de l'accord de septembre 1991. Fin février 2006, et pour célébrer le 30ème anniversaire de la "RASD", la direction du Polisario avait érigé près de 4.000 tentes à Tifariti pour y héberger des centaines de familles déplacées de Tindouf pour l'occasion. Le Polisario prévoyait même la construction d'un "parlement" à Tifariti, aussi qu'une route reliant Tindouf et la Mauritanie via cette même zone. Les accords, signés sous l'égide de l'ONU, stipulent que les "populations sahraouies réfugiées" devaient s'installer à l'intérieur de la frontière algérienne.