Si le chômage est maintenu en dessous de la barre des 10% au terme de l'enquête HCP au titre de l'année 2008, en revanche, les promesses électorales et engagements du programme gouvernemental en volume de création annuelle nette d'emplois rémunérés sont loin d'être atteintes. Avec un taux de 9,6% en moyenne nationale, en recul de 0,2 points en comparaison avec l'année 2007, le chômage est maîtrisé sous la barre des 10% tout en enregistrant un sensible recul en milieu urbain même s'il y demeure élevé en affichant 14,7% en 2008 contre 15,4% l'année antérieure. Ce qui correspond en valeur absolue, au constat que plus d'un million de Marocains qui continuent d'être pénalisés par l'inactivité pour une population active âgée de 15 ans et plus estimée à 11 267 000 personnes. La population active en chômage est passée, au niveau national, de 1.092.000 en 2007 à 1.078.000 chômeurs en 2008, soit 14.000 chômeurs en moins ou une baisse relative de 1,3%. Cette diminution concerne exclusivement le milieu urbain ; en milieu rural, le nombre de chômeurs a augmenté de 11.000. Le taux de chômage annuel est ainsi passé de 9,8% en 2007 à 9,6% en 2008 ; de 15,4% à 14,7% en milieu urbain et de 3,8% à 4,0% en milieu rural. Les baisses les plus importantes du chômage, en milieu urbain, ont été observées chez les jeunes âgés de 25 à 34 ans et chez les diplômés. En revanche, les créations d'emplois ne suivent pas la cadence souhaitée par les gouvernants qui tablaient sur un volume de 250 000/300 000 emplois nouveaux rémunérés chaque année. En effet, le score atteint est nettement en-decà avec créations nettes d'emplois rémunérés en 2008 contre 128 000 une année auparavant. Il est vrai, néanmoins, que le volume d'emplois global a atteint 310.000 postes rémunérés mais, en revanche, le déficit est énorme selon les enquêteurs du HCP qui ont recensé 177.000 emplois non rémunérés perdus, ce qui s'est traduit globalement par une création nette d'emplois de 133.000 postes. Les secteurs principaux pourvoyeurs d'emplois sont le BTP et les services tandis que l'industrie a montré une faible capacité de développement des ressources humaines et l'agriculture a quasiment stagné (0,6%). En zones rurales, 20.000 postes d'emploi ont été perdus résultant d'une régression de l'employabilité agricole de 68.000 postes et d'un accroissement de l'emploi non agricole de 48.000 postes. ■