Les petites criques de Marina, Mdiq ou Cabo Negro sont toujours avec Bouznika Bay, les destinations préférées des fortunés et des grosses pointures politiques du pays. C ontrairement aux idées reçues, les riches de ce pays ne bronzent pas forcément à Ibiza ou en Sardaigne. La banalisation des séjours à bon prix sur la Costa Del Sol, investie par les nouveaux riches et les cadres marocains, a fait que la jet set locale fait souvent le choix de rester au pays. Pour cette clientèle qui n'a aucun souci à se faire pour passer un week-end sur la Côte d'Azur, en plein hiver voyager toujours plus loin n'est plus un must. Au contraire, cette confrérie de privilégiés trouve de plus en plus de plaisir à rester au pays. Mais pas n'importe où et avec n'importe qui. Chez les bronzeurs de la politique, peu importe le lieu, l'essentiel est d'être en bonne compagnie. La notoriété des plages fluctue et les criques deviennent célèbres en fonction des politiques qui les fréquentent. Hier, on s'arrachait les villas de Bouznika Bay, comme on se payait un pied-à-terre dans les années 70 à Sidi Bouzid pour avoir le privilège de côtoyer les généraux les plus puissants de l'époque. Aujourd'hui, le must, c'est de pourvoir séjourner en août dans le Nord, entre Tétouan et Sebta. Proximité royale oblige ! C'est en effet, dans cette zone que le souverain a pris l'habitude de passer ses vacances d'été. Sur ce secteur, à mi-chemin entre Tétouan et Sebta, la pierre s'est rapidement transformée en diamant. «Les demeures de grand luxe, négociées il y a dix ans de deux à trois millions de DH sont désormais hors de prix. Surtout depuis que les stars de la finance et les jeunes loups de la politique font régulièrement le déplacement dans le Nord», estime un banquier. Sur la rade de Kabila, de riches quadras casablancais n'hésitent pas à claquer une fortune dans les boîtes de nuit du coin, histoire de faire une rencontre politique hautement intéressante. Indétrônable, Cabo Negro reste le lieu mythique de la jet set. «Tu montes à Cabo ?» Cabo pour les intimes. Cette plage généreuse où les ministres de l'Intérieur aimaient tenir leur QG durant l'été, a toujours la côte. jet-SET variée Chaque grosse légume se doit d'avoir un pied à terre dans le coin. Pour ceux qui n'ont pas eu la chance de se payer une villa à Cabo, il reste toujours une solution: louer. «Pour la haute saison, le loyer d'une villa meublée haut de gamme est de 10.000 DH la nuit, et il m'arrive souvent de refuser du monde», précise un agent immobilier de Martil. Des villas pratiquement abandonnées par des héritiers de milliardaires qui n'ont plus le temps de passer des vacances dans le coin où qui n'ont pas le même goût que leur parents en matière de villégiature. Pour ceux qui veulent jouer aux riches l'espace d'une semaine, il reste de coquettes maisons blanches construites en escalier et quelques établissements hôteliers fréquentés essentiellement par une clientèle étrangère… Cabo Negro, Restinga, Marina Smir et les autres villages de vacances, prennent l'allure, l'espace d'un mois, d'un conseil des ministres doublé d'un rassemblement de la jet-set de Rabat et de Casablanca. Cela va des habitués comme Elyazghi à de nouveaux venus comme Mézouar, l'ex-basketteur devenu argentier du royaume. En clair, il y a de plus en plus de riches et, surtout, de plus en plus de jeunes riches dans ces coins de rêve. C'est sur ces héritiers des grandes familles ou jeunes entrepreneurs issus de la finance, quand ce n'est pas de nouvelles stars de la politique, que misent d'ailleurs les promoteurs immobiliers de la Costa Del Sol marocaine. Friands de prestations très haut de gamme, mais moins m'as-tu-vu que leurs aînés, les nouveaux grands de ce pays seraient à la recherche d'endroits certes luxueux, mais avec un parti pris avoué pour la discrétion.