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Immobilier, familles, couples…Le dilemme à la marocaine vision ?
Publié dans La Gazette du Maroc le 27 - 06 - 2008

Pas de baisse en vue, le prix de l'immobilier se multiplie davantage au fil du temps. Le mètre carré est désormais sacré et fait rêver tous les tourtereaux qui viennent de se marier. Faute de moyens, la maison de la famille est la seule issue qui se présente en attendant. Si la belle-mère est aux anges, ce n'est pas le cas de sa bru…
On est dans un conte de fée à la Blanche-Neige. Un prince charmant tout beau tout neuf, un amour promettant monts et merveilles, un mariage des milles et une nuits avec un Haroun ar-Rachid version 2008, des familles s'envoyant des embrassades d'ici et là… La Dolce Vita à la marocaine. Pourtant, le hic existe : le bonheur n'est jamais éternel.
Au Maroc, le bon Dieu a décidé que les pauvres, les modestes ou encore les riches n'épargnent point d'efforts, particulièrement financiers, pour célébrer le mariage qu'exige la tradition. Les apparences sont extravagantes, les prix sont exorbitants mais rien n'égale ce sentiment de fierté et d'admiration. Les jeunes mariés inaugurent ainsi leur vie de couple dans l'allégresse et les familles considèrent que leur mission est accomplie, ou presque… Au bout d'un mois, les motifs du henné sur les mains et les pieds commencent à s'estomper, les youyous du mariage sont désormais un profond souvenir et le manque de la famille commence sérieusement à se faire sentir. Les nouvelles épouses vivent maintenant en couple avec les élus de leurs cœurs. « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants… », était la devise de leur future vie de mariée, mais ils sont convaincus maintenant qu'elle est faite pour Blanche-Neige seulement. La réalité est autre, l'amour prend un autre tournant et les rêves ne sont plus en couleurs. Lamiaa, jeune mariée de 23 ans, témoigne amèrement de son expérience : « après avoir épousé l'homme que j'aimais, j'étais obligée d'habiter avec sa famille en attendant de trouver une maison. Malheureusement, la flambée des prix de l'immobilier est démesurée. Malgré nos salaires, on n'a pas pu acquérir notre propre nid. Les banques proposent 100% du crédit, mais l'affaire du noir brise ce petit espoir. On ne pourra jamais se procurer dix ou douze millions de plus que le crédit. Dans les quartiers moyens, le mètre carré varie entre 7000 DH et 14 000 DH. Mais c'est hilarant ! Maintenant, je me sens étrangère chez les parents de mon mari. Ce dernier commence à fuir les discussions concernant cela. Je sais qu'il en est fatigué mais c'est plus fort que moi. Je n'en peux plus… ». Le cas de Lamia est un cas parmi tant d'autres au Maroc. Malgré plusieurs visites en quête de la perle rare, le prix de l'immobilier fait agoniser les jeunes couples, qui continuent quand même à chercher. Malheureusement, plus rien ne convient… La famille qui pensait que sa mission était finie, se trompe. Leurs enfants n'ont pas la possibilité de voler de leurs propres ailes de sitôt. Désormais, nos aînés doivent préparer un petit bout de place à la maison, afin d'accueillir le nouvel invité, qui fera partie de la famille à jamais. Souvent, même avec un bon salaire, plusieurs couples n'arrivent pas à se loger. Quant à ceux qui ont un salaire précaire, ils n'y pensent même pas. La maison de la famille les attend… Adieu intimité et les rêves partagés autrefois, ne sont plus que mirages. Les deux époux commencent parfois à regretter leur ancien mode de vie et les problèmes surgissent. Les problèmes avec la famille se développent et la situation devient insupportable. La lueur d'un divorce apparait de loin…
«La femme bien mariée est celle qui n'a ni belle-mère ni belle-sœur»…
« Ma belle-mère se mêle de tout. Elle viole mon intimité et accapare toute l'attention de mon mari. Elle fait carrément partie de notre vie de couple. Elle est au courant de tout ce qui se passe entre nous et de nos discussions intimes. Divorcée et mère de deux enfants, ma belle-sœur habite également avec nous. La pression est donc double… Mon mari n'arrive pas à comprendre qu'il doit sérieusement penser à notre indépendance. Quand on s'est marié, mon père nous a proposé d'habiter dans l'un des appartements qu'il possède, mais mon mari a refusé. Il ne veut compter sur personne. Aujourd'hui, il en est capable financièrement, mais ma belle-mère est là pour l'en dissuader. Elle est mon pire cauchemar. Je ne sais pas comment je pourrais encore la supporter. J'ai l'impression qu'elle n'existe que pour me harceler. Je ne veux pas briser ma vie de couple - et quelle vie de couple !- à cause d'elle, même si parfois je crois qu'il n'y a pas d'autres solutions… C'est malheureux ». C'est ainsi que Soumia, les larmes aux yeux, raconte ce qui reste de sa vie de femme mariée. Son mari n'arrive malheureusement pas à couper le cordon ombilical avec sa mère et cette dernière ne s'en plaint apparemment pas. Marier son fils et le garder près d'elle et sous sa houlette, c'est l'idéal. Les histoires des belles-mères au Maroc ne manquent pas. Depuis toujours, la même réalité se répète sous le regard impuissant de la bru. La plupart des mamans n'arrivent malheureusement pas à se séparer de leurs fils. Partager l'amour de son enfant avec une inconnue qui ne l'aimera jamais autant qu'elle, c'est hors de question. Cette inconnue souffre de son côté et ne sait comment faire pour satisfaire son mari et sa belle-mère. Sa vie de couple est en jeu, face aux caprices d'une mère exclusive. «Tête de broc que cette belle-mère: autant amère que son fils est doux » (Hmati oujah dlou hia harra ou waldha hlou) est un ancien proverbe marocain qui dresse l'état de ces rapports calamiteux entre la belle-mère et la belle-fille. Le fils est ainsi partagé entre l'amour de sa mère qui, pour elle, est encore son bébé et celui de sa femme qui a choisi de l'épouser. « Dur dur d'être bébé » dixit Jordy…
Les prix extravagants de l'immobilier viennent donc soutenir la position des mères puisque leurs fils sont obligés, le temps d'être capables d'acquérir une maison, d'élire domicile en compagnie de leurs épouses, dans la maison de famille. Au grand dam de la jeune épouse qui s'attendait à plus que cela. Elle est donc obligée de s'habituer à ce nouveau mode de vie avec des étrangers qu'elle n'a jamais connus, à remplir sa fonction de femme mariée, à satisfaire une belle-mère représentant la clé de son bonheur de couple et supporter tous les maux, en disant Amen… Cette équation, nettement difficile, n'est pas évidente à régler. Se retrouver du jour au lendemain face à autant de responsabilités, ne ressemble en rien à la vie de couple dont on révait. Le fils prend souvent la défense de sa maman qui hisse son drapeau noir dès le début, la fille enterre la probabilité du bonheur auquel elle s'attendait et l'immobilier s'est juré, du moins pour l'instant, d'abattre tout rayon d'espoir capable de réguler les prix. On prie…
Flambée des prix jusqu'où ira-t-on ?
10000 DHS, 15000 DHS, 25000 DHS… le mètre carré, roi de ce temps, ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Il promet d'autres hausses dans les prochains jours en faisant la sourde oreille à tous ceux qui se plaignent. Les quartiers pauvres vivent également une forte ascension où les prix ont gravement gonflé. Quant aux quartiers huppés, ils sont désormais réservés aux fortunés et restent inaccessibles aux communs des mortels. De quoi attirer les étrangers et de priver définitivement les jeunes couples moyens d'avoir leur nid douillet. Désolant…


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