L'affaire des co-accusés dans l'affaire Erramach reprend. Après un bref passage devant la Cour Suprême, le dossier a été confié à la Cour d'appel ( 2ÈME degré ) de la ville de Tanger. La prochaine audience, fixée pour le 14 février, verra la comparution de deux témoins capitaux : Mounir Erramach et son oncle Mostafa Tétouani Kouiyeh. Le feuilleton Erramach, ou plutôt celui de ses acolytes, redémarre. Après avoir bénéficié d'un réexamen du dossier par la Cour Suprême qui a décidé de rouvrir le dossier pour vices de forme, celle-ci l'a confié à une juridiction ordinaire, les co-accusés dans la célèbre affaire de drogue comparaîtront à nouveau devant les magistrats de la Cour d'appel de Tanger. L'audience qui leur a été fixée le 14 février verra la comparution très attendue de Mounir Erramach, condamné à 23 ans et Mostafa Tétouani Kouiyeh, impliqué dans l'affaire de Chrif Bin Louidane. Les deux accusés feront le déplacement à Tanger pour témoigner dans ce nouveau recours interjeté par les fonctionnaires de la DGSN et de la justice. Il s'agit de Mohamed Sekkouri, l'ex-préfet de police de Tétouan, Mohamed Charafeddine, l'ex-chef de sûreté de la même ville (condamné à deux ans de prison ferme par la CSJ, pour corruption et non-dénonciation d'un criminel, Abdelkrim Zehouani, ex-magistrat à la Cour d'appel de Tétouan, condamné à la même peine assortie d'une lourde amende de l'ordre de 715.500, Abdellah Sellal et Abdessalam Hejjioui (ex-magistrats à la même Cour), Abdelhak Serhan (gendarme), Saïd Massou (gendarme), Mohamed Khadali (président de la commune de Ouled Frej), Mohamed El Hajji Zahir (greffier à la Cour d'appel de Tétouan), tous condamnés à une année de prison chacun pour corruption, trafic d'influence, concussion et non-dénonciation d'un criminel… Selon des sources judiciaires, la prochaine audience du feuilleton Erramach sera décisive pour l'ensemble des accusés qui gardent toujours un espoir pour réintégrer leurs professions respectives. Erramach comme son oncle Mostapha Kouieh devront, preuves à l'appui, témoigner pour ou contre les accusations retenues par la défunte Cour spéciale de Justice (CSJ). Notamment les pots-de-vin, retenus par cette même CSJ, qu'auraient reçu ces hauts fonctionnaires de l'Etat en contrepartie de la couverture et de la protection dont bénéficiaient à l'époque Mounir Erramach et son oncle. Pour rappel, Mostafa Tétouani Kouiyeh était présenté comme un «baron». Selon ses propres dires, il n'en était rien. «J'ai sombré dans la consommation de drogue, y compris les dures, à tel point qu'il est arrivé à ma famille de me chasser de la maison. Heureusement, j'ai pu m'en sortir, mais je n'ai aucune qualification pour gérer, comme on dit, les affaires de Mounir Erramach», avait déclaré Kouiyeh à la presse. A l'époque, ce dernier n'avait ni femme ni enfants et il était loin de donner l'impression d'avoir les capacités requises pour devenir «baron». Même son de cloche chez Mounir qui avait lui aussi nié en bloc l'implication de près ou de loin des autres accusés devant les magistrats de la CSJ. Blanchira-t-il ses anciens co-détenus? Les prochains jours nous le diront.