L'essentiel des troupes d'Al Qaida dans le sahel est constitué de transfuges du Polisario. Les camps de Tindouf sont une menace… y compris pour l'Algérie. En mars 2006, deux sites, l'un tchèque, l'autre israélien s'intéressent au même sujet : la ville frontalière mauritanienne de Zouérate. Les deux sites sont des sites identifiés comme ceux des services de renseignement des deux pays. Le document tchèque, repris a l'époque par «Saout Annass» étayait la thèse que le Polisario était devenu le principal pourvoyeur en hommes d'Al Qaida. La ville de Zouérate avait été investie, des dizaines de maisons achetées à des prix très faibles par ailleurs. Elles logeaient des soldats du Polisario qui avaient quitté Tindouf après les inondations de l'hiver précédent. Les chiffres des deux sites concordaient entre 2000 et 3000 hommes. Désœuvrés depuis le cessez-le-feu, totalement désemparés par la politique de leur direction, dégoûtés par les trafics qui touchent même l'aide alimentaire et aggravent la situation humaine dans les camps, les gens du Polisario sont aux abois et cèdent aux sirènes des plus offrants. L'incontrôlable poudrière Nous ne sommes pas face à des révolutionnaires aguerris, à la fois inébranlables dans une cause qu'ils croient juste, mais face à des desperados élevés en tant que tels, formés par l'armée algérienne et encadrés par une structure dont la propagande n'a plus aucune cohérence, que des dizaines de leaders ont déserté et que les ONG les plus complaisantes, accusent aujourd'hui d'escroquerie. Le jeune né à Lhmada, qui a suivi le parcours du combattant polisarien ne peut effectivement qu'être du pain béni pour les recruteurs du terrorisme international. À cela on peut ajouter l'islamisation rampante du discours polisarien et l'impact d'Al Jazira et ce qu'elle véhicule sur ces desperados. Cela fait près de 15 ans que cette soldatesque vit dans une situation de ni guerre ni paix. Elle sait d'évidence que la victoire militaire est une chimère. Elle constate que sa direction ne peut aller vers la paix à cause de l'Algérie. Sans issue elle traficote pour vivre. Les jeunes sont aussi l'objet de ce trafic et avant la Mauritanie, le premier pays à avoir saisi des armes ayant transité par le Polisario s'appelle l'Algérie. C'est déjà un risque. Cependant, ce risque-là n'atteint pas la dangerosité d'un Polisario base de recrutement d'Al Qaida. C'est ce qui se profile depuis deux ans. Par intérêt ou par conviction des combattants formés par l'Algérie, se retrouvent chez des commanditaires pour qui l'Algérie est une cible prioritaire. Ils ont l'avantage d'être formés dans une structure qui « annoblit » le terrorisme. Le Polisario a enlevé, torturé, tué des civils pendant près de deux décennies faut-il le rappeler. Aujourd'hui, les pays occidentaux se rendent à l'évidence: la situation actuelle ne sert que le terrorisme international. Le Sahel, infesté de maquis transhumants inquiète au plus point les spécialistes de la question. L'Algérie a refusé et refuse de voir le problème en face. Pourtant, ces derniers mois «Al Qaida» s'est attaquée à la Primature, à un convoi présidentiel et à plusieurs casernes. C'est en Algérie que sévit le terrorisme le plus aguerri et le plus sophistiqué. Maintenir dans ces conditions ce point de fixation que constituent les camps est un acte suicidaire que le monde ne subira pas sans réagir pendant longtemps. La proposition Marocaine d'autonomie n'est pas seulement la seule solution politique viable pour l'affaire du Sahara, c'est aussi le meilleur moyen d'assurer la stabilité dans la région et de permettre à tous les Etats de mieux affronter le terrorisme. Faut-il attendre que les cadavres des victimes du terrorisme s'amoncellent en Algérie pour que ses dirigeants acceptent l'inéluctable.