Football – Finale de la Coupe du Trône Cette fin d'année 2002 entrera à coup sûr dans les annales du football national avec le déroulement, tenez-vous bien, de trois finales de Coupe du Trône pour cause de retard de deux éditions. Ces deux épreuves précitées ayant été indigestes au niveau du spectacle, il reste à espérer que cette fois-ci la fête sera complète. A priori, l'affiche est trop belle pour la finale de la saison sportive 2002 programmée ce samedi avec deux équipes supposées huppées. Seulement le Raja et le MAS traversent une sale période de vache maigre avec des formations affligeantes sur le terrain, incapables d'offrir un spectacle digne de leur renom. Et pourtant, sur le papier, ce ne sont pas les espoirs du football marocain qui manquent. Alors où se situent le malaise et les malheurs des verts et des jaunes ? Les problèmes, il faut les chercher du côté du banc de touche où prennent place les entraîneurs car, quand des techniciens étrangers tiennent les rênes, le miracle d'un bon football s'estompe au profit de calculs de résultats soi-disant positifs. Seulement, le football pratiqué au terme de tactiques ultra défensives se résume à des caricatures avec des joueurs enfermés dans des carcans et donc limités à des rôles de… casse. Le Raja, depuis l'arrivée de son technicien belge Walter Meuuws a perdu son football flamboyant pour développer un jeu stéréotypé qui ne fait le bonheur de personne et quand il s'accompagne –comme ces derniers temps en Championnat- de piètres résultats et d'une stérilité dramatique alors c'est la grogne du public qui ne cesse de monter. Le MAS, pour sa part, a connu toutes sortes de déboires avec son “magicien” roumain, Tekleanu, désigné responsable de la finale de Coupe du Trône perdue contre le WAC à Rabat. Et la colère des dirigeants fut d'autant plus terrible que ce jour-là, le MAS n'a même pas “ joué ” vu l'extrême prudence recommandée par son coach étranger. En attendant de lui trouver un successeur, le comité a confié l'équipe au duo Ghandour-Bono, deux anciens joueurs. Raja-MAS c'est une vieille histoire puisque leur première confrontation remonte à 1974 dans un stade d'honneur (complexe Mohammed V) comble pour assister à un grand choc. Le Raja remportait ce jour-là sa première finale après sa désillusion de 1965 face au KACM au même stade de l'épreuve. Un tout petit but de Larabi et le trophée était gagné malgré un penalty raté par P'tit Omar devant le légendaire gardien Hazzaz. Evidemment on est loin, à des années-lumière, de la qualité du spectacle de cette époque bénie avec des joueurs hyper-doués et un public donnant de la voix du début jusqu'à la fin de cette apothéose du ballon rond. Aujourd'hui –et il faut bien l'admettre- les pauvres spectateurs ont peu d'occasion d'en avoir pour leur argent et les motifs de satisfaction sont bien rares. Alors, comment s'extasier dans de pareilles conditions ? Houmane, de la grande époque du football rajaoui et qui fut durant plusieurs années entraîneur, résume ainsi la situation :“Autrefois on jouait au football avec une totale liberté laissée aux acteurs, maintenant tout est simulation”. Et c'est bien dommage de leurrer tout le monde en restant retranché dans son propre camp, attendant on ne sait quel miracle d'un front d'attaque limité à un, voire deux éléments au maximum pour respecter les consignes du coach. Alors ce Raja-MAS va-t-il accentuer le malaise du public marocain ou le faire exploser de joie ?