Rien d'étonnant lorsque le président iranien, Mahmoud Ahmadinejjad, affirme devant les médias algériens que «son pays n'avait jamais fait marche arrière concernant sa reconnaissance de la République arabe Sahraouie». Et de poursuivre : «l'Iran n'avait guère changé de position vis-à-vis de ce conflit». Tout simplement parce qu'il s'agit d'un Perse qui croit tout d'abord au principe d'Al-Taquia et de Wilayat al-Fakih et, ensuite, par la revanche historique sur les Arabes depuis l'ère de leur roi, kisra Anoucherouane. Cette attitude qui ne manque d'agressivité, incompréhensible, aurait pu être justifiée si les relations, pour une raison ou pour une autre, étaient tendues entre le Maroc et la République islamique d'Iran; ou bien si le Royaume s'était rangé aux côtés des Occidentaux pour la dissuader à réaliser son programme nucléaire. Mais, rien de tout cela ne s'est passé. Bien au contraire, le Maroc a toujours appelé à résoudre le conflit par la voie du dialogue. Il s'est même opposé explicitement, et à plusieurs reprises, au recours à la force, et de faire éviter la région du Moyen-Orient une nouvelle guerre qu'elle ne pourra supporter ses conséquences dramatiques. L'opportunisme, cette caractéristique frappante des Perses, s'est nettement remarquée lors de la visite d'Ahmadinejjad en Algérie. Pour avoir le soutien de l'establishment algérien, toutes ailes confondues, il était prêt à tout. De ce fait, il n'a pas hésité à provoquer le Maroc, et, par là, nuire à l'avenir des relations bilatérales en soutenant le mouvement séparatiste du Polisario. A cet égard, on se demande comment réagiront-ils les mollahs iraniens si le Maroc appelait à soutenir la bonne et juste cause des arabes d'Al-Ahouaz réprimés par les Pasdarans ? Comment peut-on désormais expliquer les bonnes paroles émanant des symboles du régime iranien, tels que Hojjat al-Islam Hachimi Rafsandjani ou de Hussein Taskhiri, président du Conseil de rapprochement entre les différents courants de l'Islam. Ces deux derniers, qui ne cessaient de faire l'éloge au feu Roi Hassan II et son successeur le Roi Mohammed VI qui invitent le mois du Ramadan de chaque année oulémas, dignitaires religieux du monde musulman aussi bien chiite que sunnite pour se concerter entre eux afin de rapprocher les uns des autres. Ce n'est pas ce même Rafsandjani qui me disait un jour que la famille Royale au Maroc descend directement de Sidna Ali ben Abi Taleb Karramallahou Wajhahou et fait partie d'Al-al-Beit ? Ce comportement iranien venant du numéro 2 du système - car il ne manquait plus que Mourched al-Thaoura, Ali Khameneï donne une fatwa appelant à soutenir le Polisario-, m'incite à donner raison à Saddam Hussein qui, face à la mort qui l'attendait, a mis en garde les Irakiens contre les ambitions des Perses, ces Safaouis qui, d'après lui, visaient leur unité et leurs richesses. Nous découvrons maintenant, probablement sur le tas, comme l'ancien président irakien avait raison en anticipant sur l'exportation par Ayatollah Khomeïni, de sa révolution islamique; ce, en déclenchant une guerre pour l'endiguer. Et, par là, sauver les pays du Golfe. Dans ce contexte, et pas dans un autre, Saddam Hussein avait vu juste. Car si les Iraniens auraient réussi leur pari à l'époque, toute la région aurait pu tomber sous leur influence. Les déclarations d'Ahmadinejjad à Alger devaient nous rendre de plus en plus méfiant envers l'attitude des Iraniens. Il suffit d'une petite lecture pour se rappeler des visions expansionnistes des Perses qui occupent depuis le temps du Chah, les trois îles émiratis les deux Tombs et Abou Moussa; et, qui viennent récemment de revendiquer le Bahrein qui d'après eux, est une des Mouhafazates Iraniennes. Quoi qu'il en soit, l'Algérie devra faire très attention à son rapprochement avec Téhéran. Les Iraniens ne proposent une quelconque coopération, une alliance, un partenariat économique que si elle est gagnante d'avance. De plus, l'Algérie devra savoir, qu'en fin de compte, qu'elle n'a comme allié fiable que son voisin arabe maghrébin qu'est le Maroc. Ce, malgré les crises et les tensions passagères. Les déclarations d'Ahmadinejjad devraient nous pousser à être de plus en plus vigilant envers les Perses qui jouent toujours sur nos contradictions pour tenir plus de cartes à investir sur le plan international. L'entrée des Iraniens dans la région du Maghreb par la porte algérienne, si elle se confirme, devra être prise trop au sérieux avant qu'il ne soit pas trop tard.