Philipe Noubel, directeur général du groupe Arval PHH Venu spécialement au Maroc pour inaugurer la filiale marocaine de Arval PHH, Philipe Noubel, le directeur général du groupe affilié au mastodonte bancaire, BNP Paribas, nous a accordé une interview dans laquelle il explique les perspectives du marché de la location longue durée au Maroc. La Gazette du Maroc : quelles sont les grandes raisons qui ont poussé votre groupe à venir s'installer sur le marché marocain ? Philipe Noubel : d'abord, le groupe Arval PHH est implanté maintenant dans quatorze pays. Il se trouve que nous avons des relations très poussées avec le Maroc. Ensuite, le groupe BNP Paribas dispose au Maroc, avec la BMCI, d'une banque particulièrement bien implantée dont la clientèle d'entreprises est composée de grandes structures notamment les multinationales. Il faut savoir que notre stratégie internationale consiste pour notre groupe à diversifier ses marchés et à accompagner les entreprises qu'elles soient petites, moyennes ou grandes à mieux gérer leur parc «automobile». Avez-vous procédé à une étude de marché avant d'implanter votre activité au Maroc ? Bien sûr. Nous avons travaillé d'une façon très intense depuis le début de l'année sur le marché marocain. Mais, nous avions déjà, il y a à peu près un an et demi, commencé à regarder vers le marché marocain parce que des clients nous ont demandé de créer une structure au Maroc. Nous avons étudié la faisabilité de nos opérations et nous avons vérifié qu'il n'y a aucun élément défavorable. Plus encore, nous avons pu constater qu'une forte demande existait qui émane des sociétés internationales et des sociétés locales, notamment les établissements publics ou proches de l'Etat. Et d'ailleurs, notre premier client fut une entreprise marocaine. Il n'empêche que le marché est toujours étroit ... Il y a plusieurs choses à dire sur cela. Il est vrai que le marché marocain en volumétrie n'est pas comparable au marché français ou allemand. Mais, le sujet n'est pas là. Par contre, il faut savoir que si on est capable de faire une offre qui soit pertinente dans des conditions économiques rationnelles, l'effet de la taille du marché viendra après. Je pense qu'aujourd'hui au Maroc, on est dans une problématique de l'offre, c'est-à-dire qu'il n'y avait pas, jusqu'à très récemment, une véritable offre de location longue durée, donc des acteurs professionnels qui exercent ce métier. ALD Automotive a été la première entreprise professionnelle de location longue durée puisqu'elle a introduit sur le marché marocain des produits d'une performance reconnue par les entreprises. C'est vrai que ce marché de location longue durée souffre d'une étroitesse de la demande, mais au niveau de l'offre aussi, car rares sont les entreprises qui proposent des prestations de qualité. Et qu'allez-vous apporter de si particulier par rapport aux sociétés déjà en place ? Par rapport à des concurrents comme ALD Automotive, nos prestations seront tout à fait comparables. Aussi bien ALD Automotive que nous, nous nous évertuerons à apporter au marché des prestations de qualité et pas des produits un peu bricolés. L'un des points les plus importants aussi bien pour les entreprises marocaines qu'étrangères consiste à leur proposer des formules qui minimisent leurs risques, donc des formules sécurisées tant pour leur image que pour celle de leurs collaborateurs. Allez-vous toucher les petites et moyennes entreprises ? Oui, nous les toucherons. Là aussi l'expérience que nous avons au plan international nous montre que c'est tout à fait normal que ce soient surtout les grandes entreprises qui s'intéressent à ce genre de produit. Pour les grandes entreprises, ce service est incontournable. Pour les petites et moyennes entreprises, gérer une voiture ou deux est possible. Mais gérer une centaine ou un millier de voitures, c'est pratiquement impossible. Donc, le recours à la location longue durée dépend de la taille du parc automobile que détient l'entreprise. Le Maroc constitue-t-il, pour vous, une plate-forme pour démarrer vos activités sur le marché maghrébin ? C'est trop tôt pour le dire. Notre focus est pleinement sur le Maroc. Pour le moment, cela nous suffit en termes d'ambition. Quelles sont vos prévisions en termes de part de marché notamment ? Nous souhaitons détenir à terme une part de marché significative, c'est-à-dire, aux alentours de 15 à 20% dans un délai de trois à quatre années. Et bien sûr, il faut que cela se réalise dans des conditions rentables. Pour le moment, nous sommes en phase d'investissement, et nous espérons atteindre le point mort d'ici quatre ans au maximum.