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Entretien avec Brahim Hajam, Président de l'Association Nationale des familles des martyrs, des disparus et des prisonniers du Sahara Marocain : "Nous irons coûte que coûte à Tifariti"
L'Association des familles des martyrs, des disparus et des prisonniers du Sahara Marocain (ANFMDPSM) organise un voyage, le 24 février 2007, à Tifariti, à quelques jours seulement de la célébration de l'anniversaire de la création de la république fantoche de la RASD. Brahim Hajam, le président de l'ANFMDPSM, explique dans cet entretien les raisons de la marche vers Tifariti et la volonté manifeste de son association de contrecarrer toute tentative de l'ennemi de s'adonner à cette nouvelle démonstration de force. La Gazette Du Maroc : Après l'Association du Sahara marocain (ASM), c'est au tour de votre association de préparer le voyage à Tifariti le 24 février 2007. Pourquoi le faites-vous aujourd'hui sachant que l'ASM a été déjà empêchée par les Américains en raison de stabilité et de paix dans la région ? Brahim Hajam : Faut-il vous rappeler que notre association est la plus directement concernée par cette affaire hautement nationale, qu'est l'affaire du Sahara Marocain, qui concerne et engage tous les Marocains. Ne serait-ce que par respect pour nos parents, valeureux soldats, civils, martyrs ou prisonniers de la junte militaire d'Alger et celle du Polisario, nous irons coûte que coûte à Tifariti et nous marcherons de Smara jusqu'à cette commune rurale relevant géographiquement et administrativement du territoire national. Histoire de notifier officiellement à la communauté internationale d'abord, puis à l'Algérie et au Polisario que même si les unités des FAR acceptaient de reculer au-delà du mur de défense, cela ne pouvait signifier que Tifariti et les autres localités situées près de la frontière algérienne sont pour autant abandonnées. Notre objectif avoué est également d'interdire aux séparatistes de célébrer leur fête nationale prévue le 27 février, soit trois jours auparavant, dans les territoires marocains. Qui participera à cette marche ? Avez-vous eu les autorisations nécessaires des pouvoirs publics pour l'effectuer ? Tout d'abord, il faut préciser que notre marche vers Tifariti sera symbolique et aura pour unique objectif de sensibiliser le monde entier d'une part de la marocanité de nos provinces sahariennes, et d'autre part, démontrer que le Polisario et l'Algérie sont coupables de crimes de guerre envers nos compatriotes libérés, tués ou encore prisonniers dans les camps de Tindouf qui fait partie des territoires algériens. Vous savez, le problème du Sahara est à Alger et nulle part ailleurs. Toute la tragédie de nos soldats tombés en captivité sont aux mains de nos voisins algériens. Si cette réalité géographique qui crève les yeux a été pendant longtemps occultée, il est de notre devoir, en tant qu'association des familles des martyrs, des disparus et des prisonniers du Sahara marocain, de réagir, autant que faire se peut, à travers l'organisation de cette marche. Quant à la participation au voyage de Tifariti, sachez que nous serons à peu près une cinquantaine de personnes qui ont adhéré à ce projet, tous des membres de familles des victimes des agissements du Polisario, notamment les prisonniers libérés, les veuves et les enfants des martyrs, et autres membres de l'association. Nous envisageons également d'inviter la presse nationale et internationale pour couvrir cet événement. Dans cette perspective, nous avons adressé plusieurs demandes aux instances marocaines concernées, notamment le Premier ministre, le ministre de l'Intérieur et le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l'administration de la défense nationale, pour nous autoriser et nous faciliter le voyage à Tifariti. Et les Nations Unis ? Et la Minurso ? Et les Américains ? Vous ne comptez avertir personne à propos de cette marche à haut risque ? Je n'y vois aucun intérêt. La cause pour laquelle nous avons militée, et nous militons toujours, est proprement maroco-marocaine. À part les trois ministères auprès de qui nous avons sollicité les autorisations pour le voyage à Tifariti, je ne vois aucune autre administration qui puisse s'immiscer dans une affaire aussi importante qu'est le Sahara Marocain. Le rôle des Nations Unis, à travers la Minurso, étant limité seulement à faire respecter le cessez le feu en vigueur depuis 1991 entre les deux parties au conflit. Quant aux Américains, à mon avis, il n'est pas de leur ressort d'empêcher une marche pacifique, de surcroît, dans un territoire sous la souveraineté marocaine. Les Américains restent quant même les premiers gendarmes du monde… Ne pensez-vous pas qu'ils peuvent, comme ils l'ont fait avec l'ASM, intervenir pour annuler votre projet ? S'ils veulent vraiment nous aider, comme ils l'ont fait avec la toute dernière libération des prisonniers marocains détenus à Tindouf, ils n'ont qu'à nous éclairer sur le dossier de nos captifs militaires et civils, et des séquestrés dans les camps de l'ennemi, et intervenir auprès de la RASD pour que nous puissions récupérer les corps de nos parents, tués dans les champs de bataille ou torturés jusqu'à ce que mort s'ensuive. Que comptez vous faire si les autorités Marocaines vous interdisent de vous rendre à Tifariti ? Jusqu'à présent, les choses se déroulent comme prévu et je ne pense pas que l'Etat puisse faire une chose pareille. De toutes les façons, on n'en est pas encore là. Si c'est le cas, il appartient au Bureau national de l'association de trancher et de prendre les mesures adéquates. Mais qui financera le voyage à Tifariti ? Avec nos fonds propres. Je m'explique. Il y a deux cas de figure qui se présentent aux instances de l'association. Soit que chacun des membres qui ont adhéré à ce projet finance à titre personnel le déplacement, soit on procédera au sein de l'association à la récolte des cotisations pour réaliser notre objectif. Notre voyage à Tifariti ne rentre pas dans le cadre de l'humanitaire. C'est un message purement politique adressé aux séparatistes de la RASD qui célébreront la création de leur république fantoche, prévue le 27 février 2007. Il y aucune crainte de représailles de l'ennemi surtout que la région est sous contrôle militaire des forces algériennes et celles du Polisario ? Si on nous arrête, sachez que ce sera, pour nous en tout cas, une occasion d'éclaircir une fois pour toute la situation de Tifariti et d'autres dossiers qui nous lient, depuis plusieurs années, avec le front du Polisario et leurs alliés algériens. Biogréphie • Naissance : le 24 novembre 1969 • Décès de son père à la bataille de Smara: le 14 février 1978 • Création de l'association : le 13 novembre 1999 • Création de la section Paris/France de l'ANFAMDPSM : janvier 2005 • Invitation par Danielle Mitterrand, présidente de la Fondation France libertés : janvier 2005. • Voyage à Tifariti : le 24 février 2007