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Algérie, la communauté marocaine trahie
Publié dans La Gazette du Maroc le 18 - 12 - 2006

Nous étions sûr que la publication de l'article sur les expulsions des Marocains d'Algérie en 1975 n'allait pas laissé nos lecteurs indifférents. Toutefois, on ne s'attendait pas que la réaction allait venir de nos voisins de l'Est et de surcroît émanant d'un grand journaliste, qui tient à son anonymat et qu'on appellera Abdou Mérouane, en considération de l'engagement qu'on a pris avec lui. Celui-ci nous exprime, au téléphone, tous les regrets du peuple algérien vis-à-vis de cette tragédie et dira tout le mal des responsables de ce nettoyage ethnique dont ont été victimes 350 000 citoyens Marocains.
Mi –décembre 1975, l'hiver est déjà là. Il s'annonce rude, mais cet hiver ne sera pas comme les autres pour les familles marocaines installées dans ce pays depuis plus d'un demi-siècle. Depuis quelque temps déjà, la communauté marocaine fait l'objet de persécution, d'intimidation et de mépris.
Le Maroc venait de lancer la marche verte, et bien sûr les tenant de pouvoir à Alger trouvait en la communauté marocaine une proie facile pour exécuter d'abjects et sordides de représailles. C'est l'innocence qui va payer le prix de la haine et de l'ingratitude.
À cette période-là, le monde musulman était en fête, l'Aid El-Adha était célébré par le milliard de musulmans dans la ferveur et la piété, sauf, pour les 45 familles marocaines qui ont choisi de vivre en Algérie, ce pays frère. Les premières interpellations commencent le deuxième jour de l'Aid, c'est le début de la tragédie qui allait mettre fin définitivement à ce Grand Maghreb des peuples. Trêve d'hypocrisie, les masques tombent et c'est tout le Maghreb qui allait sombrer dans un univers marqué par la haine. Ironie du sort, ces peuples unis face au colonialisme français, seront séparés quelques années plus tard après l'indépendance de l'Algérie. À travers les villes de l'Ouest Algérien, Oran, Sidi- Bel Abbes, Témouchent, Béni- Saf, Tlemcen, les déportations et les séparations des familles furent les plus douloureuses. À Ain-Témouchent et Béni-Saf, des citoyens marocains allaient vivre l'invivable. Des familles entières furent disloquées à jamais, le père séparé de ses fils, la mère contrainte de quitter le pays sans ses enfants et c'est parfois, des frères qui se disent adieu, au sein d'une même famille dont certains membres étaient de nationalité différentes. Nous citerons quelques effroyables exemples pour la mémoire ; à Béni-Saf se sont des quartiers entiers qui ont été vidés en l'espace d'une nuit. Parmi les expulsés, il y avait des fils de chahid, de veuves de chahid et d'anciens moudjahine. Ces familles, faut-il le rappeler n'ont jamais quitté l'Algérie, elles ont participé au combat libérateur, elles sont restées fidèles à cette terre qui les a vu naître, grandir et même mourir. Cette terre algérienne méritait bien ce sacrifice. Ces expulsions qui ont soulevé l'indignation du peuple Algérien et de certaines grandes figures politiques restent à ce jour ignorées par la nouvelle génération. Trente années se sont écoulées, la douleur reste vive et parfois s'amplifiés. Nous rappellerons les propos les responsables de la croix rouge internationale qui déclara ne pas avoir vécu de pareil drame depuis la fin de la 2ème guerre mondiale. Pour mieux cerner le contour de cette tragédie, nous citerons deux exemples qui en disent long sur ce qui s'est passé durant cet hiver de l'année 1975. On est allés même chercher un enfant de 12 ans d'une cour de récréation pour qu'il rejoigne sa famille parquée dans la cour d'un commissariat de police. L'autre cas est encore abominable, c'est un vieillard de 87 ans hospitalisé qui allait faire les frais de ce nettoyage ethnique. Raconter le drame de ces marocains d'Algérie, nécessite des pages et des pages. Un jour, il faudra faire toute la lumière sur ce qui s'est passé, les raisons nous les connaissons, reste à identifier les véritables coupables. Nous sommes persuadés que ceux qui ont déclenché le 1er novembre 54, n'ont rien à avoir avec le pouvoir de l'époque. Pour cela, il suffit de se rappeler la position de nobles personnages politiques qui ont dénoncé ce coup de poignard dans le dos d'un peuple frère. Boudiaf, Benkhedda, Ferhat Abbes et d'autres ont vivement dénoncé ce crime, alors que le FLN, véritable instrument de l'époque affichait un profile bas, seul le parti de gauche, le PAGS (dans la clandestinité) condamnait avec vigueur la naissance du nouvel apartheid. Aujourd'hui, le Maghreb est un corps inerte, certains l'on compris la position du général Khaled Nezzar, du RCD de Said Saidi et celle du parti des travailleurs (PT) de Louisa Hanoune se sont démarqués de la position officielle.
Un mur est tombé quelque part en Europe, un autre s'élève toujours aux confins du Maghreb.
Abdou Mérouane


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